La Convention pour un nouveau Congo (CNC) demande aux autorités de la République démocratique du Congo (RDC) de libérer les prisonniers politiques et d’opinion. Dans un communiqué du 22 janvier 2024, ce parti politique de l’opposition cite nommément Jean Marc Kabund, ancien premier vice-président de l’Assemblée nationale et Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint d’ACTUALITE.CD et correspondant de Jeune Afrique et Reuters en RDC, parmi les personnes arrêtées arbitrairement.
Selon Isidore EKOFO LOKENYO, rapporteur de la CNC, qui signe le communiqué, la détention de ces personnalités constitue des violations graves des droits l’homme, des libertés individuelles de pensée, d’expression et d’opinion, ce qui est « une mauvaise voie ou un sérieux danger pour l’unité et la cohésion nationales fragiles et secouées ».
A l’en croire, les scrutins combinés du 20 décembre dernier en RDC, émaillés de beaucoup d’irrégularités selon plusieurs missions locales et internationales d’observation des élections, ont aggravé les dangers de « balkanisation, de division tribale » que court la RDC.
« Pour éviter d’aggraver la crise congolaise en brisant définitivement la cohésion nationale et l’unité chèrement acquise, et tenant compte du chaos électoral que nous venons de vivre, la Coalition pour un Nouveau Congo (CNC) exige aux autorités compétentes de libérer sans condition tous les prisonniers politiques et d’opinion », écrit-il.
Pour faire pression au pouvoir, la CNC « demande à tous les membres influents de la société civile, aux associations de défense des droits de l’homme et aux personnalités indépendantes éprises d’esprit de justice et de paix, d’appuyer sa demande de libération sans condition de tous les prisonniers politiques et d’opinion ».
Accusé notamment d’outrage au président Félix Tshisekedi, l’opposant Jean-Marc Kabund a été condamné à 7 ans de servitude pénale par la cour d’appel le 13 septembre 2022.
Arrêté le 8 septembre dernier à l’aéroport de N’djili à Kinshasa, Stanis Bujakera est poursuivi pour un "faux document" attribué à l’ANR sur base duquel un article de Jeune Afrique non signé par Stanis, retrace le rôle qu’aurait joué le service de renseignement militaire dans l’assassinat du député et opposant Chérubin Okende. Le journaliste est accusé de "faux en écriture, falsification des sceaux de l’Etat", "propagation de faux bruits", et "transmission de messages erronés et contraires à la loi".
Le 12 janvier 2024 à la prison centrale de Makala lors de son procès, l’expert désigné depuis deux mois a décidé de jeter l’éponge. Il devait vérifier à la fois l’authenticité de la note attribuée à l’ANR à l’origine de toute l’affaire sur les analyses numériques menées par le parquet et qui l’auraient conduit à identifier notre confrère comme le premier diffuseur dudit document.
Bruno Nsaka