Deux semaines après le lancement de la campagne électorale en RDC, Delly Sesanga, président du parti politique Envol, a décidé de se retirer de la course à la présidentielle en faveur de Moïse Katumbi alors qu'il battait déjà campagne pour son propre compte dans plusieurs villes.
Au cours d'un point de presse tenu dimanche 03 décembre à Kinshasa, Delly Sesanga a soutenu avoir pris cette décision dans un élan d'unité nationale pour faciliter le changement tant voulu au sommet de l'État.
Florence Kapila, actrice socio-politique et membre de l'association « Les Femmes de valeurs », estime que Delly Sessanga s'est ralliée à Moise Katumbi pour lui permettre de percer l'espace Kasaïen et obtenir quelques voix lors des élections, mais la tâche ne leur sera pas du tout facile.
"Le ralliement de Sesanga à Katumbi n'est pas du tout une surprise. Mais Sessanga est mal parti. Il aurait dû être sage comme les autres et ne pas donner l'impression qu'il a été acheté. Et en vrai, il n'attendait que l'aboutissement des accords pour céder, mais il ne lui sera pas aisé de convaincre les électeurs," a-t-elle dit.
Et pour poursuivre, "la société congolaise a besoin des dirigeants consciencieux, prêts à tout donner pour le bien du peuple et non les gens qui courent derrière leurs intérêts personnels. Ce ralliement, certes, pourra aider Katumbi à engranger quelques voix dans le Grand Kasaï même s'il faut reconnaître que Félix Tshisekedi y reste incontournable. Cependant, la tâche ne sera pas facile pour Sessanga. Le Congolais n'est plus dupe pour céder aux manœuvres des politiciens qui s'engagent pour des causes personnelles. Que va-t-il donner comme explication à tous ces Congolais qui croyaient déjà en lui ? Ces gens qui voyaient en lui un vrai leader de la transformation et de la refondation ? Tous ces tâtonnements prouvent que l'opposition, unie ou dispersée, n'a aucun poids politique et n'est pas du tout prête à affronter les élections."
Avant Delly Sesanga, Matata Ponyo, Seth Kikuni et Franck Diongo s'étaient déjà rangés derrière la candidature de Moïse Katumbi. Ils restent désormais 22 candidats à la présidentielle sur les 26 retenus au départ.
Pour rappel, la campagne électorale est entrée en sa 3e semaine ce lundi 04 décembre.
Le week-end dernier, Denis Kadima, le Président de la CENI, a confirmé, une fois de plus, la tenue de ces scrutins dans le délai.
À l'en croire, à l'exception des bulletins de vote encore en cours d'impression en Chine, tous les autres matériels sont déjà disponibles et seront déployés vers les bureaux de vote.
Une application mobile a même été mise à jour par la CENI pour permettre à tout électeur régulièrement identifié de rechercher son bureau de vote, en saisissant son numéro national à onze chiffres tel que repris à la partie supérieure droite de la carte d'électeur ou simplement en scannant le QR code de sa carte d'électeur.
Nancy Clémence Tshimueneka