Joëlle Bile, candidate à l'élection présidentielle de décembre prochain était en conférence de presse ce 22 novembre. L'activité était basée sur la présentation de son projet de société, qu'elle a articulé autour de 8 points principaux. Quelques Kinoises rencontrées par le Desk Femme d'Actualité.cd ce jeudi 23 novembre saluent ce plan d'action mais s'interrogent tout de même sur les chances de sa faisabilité.
Madame Bile s'est présentée comme la candidate pour la constitution d'une République des valeurs par l'éradication des mauvaises pratiques et antivaleurs qui rongent la RDC ainsi que la promotion d'une République solidaire axée sur la méritocratie.
"Madame Bile me paraît déterminée, intelligente et réfléchie qui sait ce qu'elle veut. Je ne la connaissais pas. Elle a un projet de société fondé sur les vrais défis auxquels fait face la République. Mais je me demande si elle pourra matérialiser tout ceci au cas où elle est élue présidente," s'interroge Nadège Ndiju, étudiante en économie à l'Université de Kinshasa.
Josiane Kanyeba, étudiante à l'UPN, appelle quant à elle, Mme Bile à la cohérence et à la constance dans ses discours par rapport à son programme de gouvernance.
"Joelle Bile est logique dans ce qu'elle nous a présenté comme plan d'actions. Mais lorsque je l'entends parler, j'ai comme impression d'être en face de deux personnes différentes. Je trouve les écrits objectifs par rapport aux problèmes de la société, mais à l'oral, elle a tendance à se faire passer pour une victime en tant que femme sujette à plusieurs discriminations. Ce qui ne cadre pas du tout avec sa vision. À l'oral tout comme à l'écrit, elle doit assurer, s'assumer et défendre son projet de société. On n'accordera pas la présidence à une personne en raison de son genre, mais bien de son plan d'actions."
De son côté, Wivine Mbombo, coiffeuse au rond-point Kintambo Magasin, estime que Joëlle Bile est la seule femme qui fait la fierté des Congolaises, mais regrette qu'elle ne pourra pas gagner ces élections.
"Je vois en Madame Bile une femme dont on a besoin pour l'émergence du Congo. Mais hélas, face aux enjeux politiques du pays, elle ne pourra pas gagner ces élections. Mais si elle continue, elle pourra un jour avoir du poids en politique et écrire son histoire en RDC."
Pour sa part, Naomie Misenga, licenciée en Sciences politiques et administratives de l'Université de Kinshasa, trouve illogique le fait que Joëlle Bile ait postulé après avoir perdu les primaires citoyennes.
"Madame Bile ne fait que courir derrière ses intérêts personnels. Elle devrait nous montrer son honnêteté et son intégrité à l'issue des primaires qui ont été organisées par l'Alternative pour un Congo Nouveau. Elle se disait de la société civile, mais elle n'a même pas su s'incliner devant les résultats des primaires, alors qu'au moment où on a annoncé le gagnant, elle avait promis d'accompagner Anzuluni. Ce qui prouve à suffisance qu'elle n'est pas digne de confiance et elle ne mérite pas de diriger le Congo."
Joëlle Bile a officiellement lancé sa campagne le 19 novembre, à la cathédrale centenaire protestante, au cours d'un culte qui a été dit pour la circonstance.
Après la présentation de son programme de gouvernance à Kinshasa, Madame Bile prévoit de se rendre dès ce dimanche 26 novembre dans le Mai-Ndombe et le reste des provinces de la RDC pour échanger avec la population et lui faire part de son offre politique.
Nancy Clémence Tshimueneka