La famille Okende a porté plainte contre le chef des renseignements militaires, le général-major Christian Ndaywel à Bruxelles. Me Alexis Deswaef, l’avocat belge a été engagé comme avocat. Ce mercredi, lors d’une conférence de presse, l’avocat a donné la raison principale qui fait que l’affaire soit portée devant les instances belges : Christian Ndaywel a la nationalité belge.
« J’ai vérifié. Il est toujours belge. S’il renonce aujourd’hui, il sera toujours justifiable parce qu’on tiendra compte du moment des faits. L’extradition est du domaine du possible », a dit Alexis Deswaef, brandissant un document qui prouve la nationalité belge de Christian Ndaywel.
En ce qui concerne les indices à charge du patron des renseignements militaires, l’avocat se penche sur la note attribuée à l’ANR qui démontre le role qu’aurait joué les services dirigés par M. Ndaywell dans l’assassinat du député Cherubin Okende.
« Les indices de culpabilité sont repris dans la note de l’Agence nationale de renseignements (ANR) qui, dans les jours qui suivent l’assassinat, rédige une note et pointe le rôle de renseignements militaires, l’ex DEMIAP dans l’enlèvement, les faits de violents tortures et l’enlèvement de Cherubin Okende », dit-il.
Mais cette note a été qualifiée de fausse par les autorités et est à la base de l’arrestation et la détention de Stanis Bujakera, directeur de publication adjoint d’ACTUALITE.CD et correspondant de Jeune Afrique.
« Ce n’est pas la première fois que les renseignements militaires apparaissent dans des dossiers de persécution, d’enlèvement des opposants politiques vu que c’est l’ex DEMIAP qui a arrêté Salomon Kalonda sur le tarmac de l’aéroport le 30 mai dernier », soutient Me Alexis Deswaef.
L’avocat assure que la procédure enclenchée en Belgique est conforme à la législation belge.
« Après enquête, nous découvrons que le chef des renseignements militaires nommé en octobre 2022 est un ressortissant belge qui n’a pas la nationalité congolaise. Ce qui rend les tribunaux belges compétents à enquêter sur ce crime grave. C’est pour ça que la famille Okende consulte un avocat en Belgique pour déposer cette plainte en Belgique sur base de la nationalité de l’auteur suspecté d’être soit auteur, co-auteur, complice, commanditaire de ce crime » confie l’avocat.
Pour le contexte, Chérubin Okende est mort assassiné le 13 juillet 2023 à Kinshasa où l’enquête sur cet assassinat n’avance pas. L’autopsie du corps a été réalisée le 3 août 2023 en collaboration avec des experts belges, sud-africains, et la Mission d'Observation des Nations Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), en présence des membres de la famille du défunt. Cependant, malgré l'écoulement du temps depuis le décès tragique, les résultats de l'enquête restent toujours attendus. Jusqu'à ce jour, les enquêteurs n'ont pas encore relevé les circonstances exactes de sa mort et le corps de Chérubin Okende est toujours à la morgue.
Le corps de Chérubin Okende avait été découvert criblé de balles à bord de son véhicule sur l'avenue Poids-Lourd à Kinshasa/Gombe, au lendemain de son enlèvement. Depuis lors, la justice a pris en charge le dossier, mais la vérité sur les circonstances entourant sa mort demeure à élucider.