La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en République démocratique du Congo et Cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita, a souligné lors de la 54ème session du Conseil des droits de l'homme lundi 9 octobre l'importance de garantir une réparation juste aux victimes des événements du 30 août dernier à Goma.
Madame Keita a salué la récente condamnation de deux officiers et de quatre hommes de troupes de la Garde Républicaine impliqués dans ces événements. Elle a exprimé sa compassion envers les victimes et a exhorté les autorités judiciaires à accorder une réparation adéquate aux victimes ou à leurs ayants droit. Elle a souligné que la répression exemplaire de l'usage excessif de la force par les forces de défense et de sécurité dans le maintien de l'ordre est essentielle pour prévenir de tels événements regrettables à l'avenir.
Pour rappel, le verdict de la Cour Militaire du Nord-Kivu a conduit à la condamnation à la peine de mort et à la radiation des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) du Colonel Mike MIKOMBE KABAMBA, Commandant de la Garde Républicaine (GR) au Nord-Kivu. Trois autres militaires ont été condamnés à une peine de dix (10) ans de prison chacun, tandis que le Colonel BAWILI du 19e Régiment militaire des FARDC et le soldat de deuxième classe Idriss KABAMBA ont été acquittés.
De son côté, la Voix des Sans Voix pour les Droits de l'Homme (VSV) a également réagi au verdict en appelant les autorités à indemniser les victimes et leurs familles pour les préjudices subis.
Côté Wazalendo, 63 des 143 détenus qui seraient impliqués dans les événements du 30 août dernier ont été condamnés, certains à la peine de mort et d'autres à des peines de servitude pénale de 10 ou 20 ans. Éphraïm Bisimwa, leader de la secte Messianique Uwezo wa Neno/Wazalendo et promoteur de la manifestation, a été condamné à la peine capitale pour sa participation à un mouvement insurrectionnel, association de malfaiteurs et meurtre. Les avocats de Bisimwa ont annoncé leur intention de faire appel de la décision.
Ces événements font suite à la répression d'une manifestation anti-MONUSCO à Goma le 30 août dernier, qui a entraîné la mort de 56 personnes et de nombreux blessés.