Les réactions se succèdent depuis la publication par la CENI, des listes provisoires des candidats pour les législatives nationales. Il en ressort que 3.955 soit seulement 17% des femmes contre 19.698 hommes, (83%) ont été présentés sur un total de 23.653 dossiers déclarés recevables. Le cadre permanent de concertation de la femme Congolaise (CAFCO) dresse une série de recommandations à tous les niveaux.
Considérant les dispositions de l'article 13 de la Loi Electorale qui exemptent du paiement des frais de dépôt des candidatures toute liste alignant au moins 50 % des femmes, le Cadre Permanent de Concertation de la Femme Congolaise, se dit consterné par le faible taux d'alignement des femmes sur les listes des partis et regroupements politiques.
« Les formations politiques ont opposé un pied de nez farouche à la loi électorale en son article 13, en préférant débourser 1600 000 Francs Congolais par candidat, ce qui donne 30 400 000 Francs Congolais, soit 12 667 Dollars Américains, par liste dans chaque circonscription électorale », soutient le CAFCO.
Des recommandations
« Aux responsables des partis et formations politiques, de corriger leurs erreurs en revoyant la composition de leurs listes pour qu'il y ait cette fois-ci autant d'hommes que de femmes, soit 50-50, aux élections provinciales et locales, d'octroyer suffisamment de moyens au peu de femmes alignées à la députation nationale, et de leur permettre d'être visibles, audibles, compétitives, afin de se lancer à chances égales dans la compétition. Et ceci ne sera qu'une amende honorable », peut-on lire dans la déclaration faite ce mercredi.
A la population en général, aux femmes électrices en particulier et aux jeunes électeurs, CAFCO demande de « se servir de leur majorité numérique en votant massivement pour la minorité des femmes candidates dans leurs circonscriptions respectives, en dépit de leur nombre dérisoire en termes des candidatures ainsi que d'emboîter le pas au Président de la république sur la masculinité positive dont il en est champion ».
Finalement aux organisations de la société civile en général et celles qui luttent pour les droits des femmes de façon particulière, « de sensibiliser et mobiliser le plus grand nombre d'électeurs et électrices pour les amener à découvrir la nécessité d'accorder leurs suffrages aux femmes dynamiques et compétentes de leurs circonscriptions respectives ».
Toutes ces recommandations reposent à la fois sur la Constitution et autres lois juridiques de la République Démocratique du Congo, les engagements régionaux et internationaux qui consacrent la promotion des droits de manière équitable entre les hommes et les femmes dans la gestion de la cité. Mais aussi, au titre de Champion de la masculinité positive donné au Chef de l’Etat par ses pairs, les Chefs d'Etats Africains, ainsi que sa volonté politique exprimée dans l’amélioration du taux de représentation des femmes au sein du Gouvernement.
Prisca Lokale