L’artiste comédienne est décédée dans la matinée du 10 août des suites d’un cancer et d’une embolie pulmonaire. Le cinéma congolais a perdu l'une de ses meilleures actrices.
« Vas en paix Yaya et merci pour tout, même si tu ne m'as pas dit au revoir ! Ici sur le tournage de Matshozi en 2014, 2 ans avant ceci tu m’apprenais l'analyse actancielle, ce qui a renforcé mon regard critique sur le scénario d'un film, qualité que doit avoir tout bon producteur créatif. Merci encore pour la bonne amie que tu as été. Paix à ton âme! » a écrit sur son compte Facebook, le producteur et réalisateur Emmanuel Lupia. En 2014, il a dirigé Marlène Longange dans Matshozi.
"Un collègue m'a prévenu vers 5h du matin. Marlène est partie", raconte Clarisse Muvuba, productrice et réalisatrice Congolaise, responsable du festival Cinéma au féminin (CINEF)
Et de renchérir, " Marlène a souffert pendant près d’un mois. Nous venons de perdre une grande actrice au vrai sens du mot. Elle savait incarner un personnage, j’avais beaucoup d’admiration et du respect pour elle. C’était une vraie professionnelle. Partir dans ces conditions alors qu’elle avait tant à donner, c’est une vraie perte pour le monde du cinéma. Elle avait un talent exceptionnel".
Le réalisateur et producteur congolais Tshoper Kabambi a également travaillé avec Marlène Longange.
"Je suis très choqué d’apprendre la mort de Marlène d’autant plus qu’il n’y a même pas deux mois, nous avons tourné ensemble un spot publicitaire et nous avons aussi répété sur un film de Deborah Bassa (une autre réalisatrice et scénariste, NdlR). Elle allait très mal mais elle s’efforçait de venir. Elle disait « Tshoper, si je tiens compte de la maladie, cela va m’engloutir. J’ai besoin de gagner un peu plus de temps en travaillant. On savait que c’était grave mais on n’a pas imaginé que la maladie allait l’emporter aussi tôt. Bimpa production ainsi que la communauté des artistes, nous sommes très choqués d’apprendre la mort de Marlène."
Un enterrement digne et un avenir pour les artistes congolais
Face au départ inattendu de Marlène Longange, Mme Muvuba lance un plaidoyer pour que la société congolaise organise un enterrement digne en mémoire de l’artiste ainsi que pour l’amélioration des conditions de vie des artistes congolais.
" En termes d’attentes, je pense que les articles de presse écrits à son sujet, parle de son parcours et de ses réalisations, perdurer ou montrer ses œuvres, lui accorder un enterrement digne de son nom, c’est lui rendre un grand hommage parce que c’était une personne qui a donné tout ce qu’elle pouvait pour ce métier", précise l'initiatrice du festival des femmes (CINEF).
Par ailleurs, Mme Muvuba a souligné l’importance de soutenir les artistes de leur vivant plutôt que d’attendre leur mort. Elle compte notamment sur des projets durables au niveau du Fonds de Promotion culturelle qui vient d’obtenir de nouveaux animateurs, ainsi que le ministère de la culture et des arts.
Prisca Lokale