Procès Mwangachuchu:  le gouverneur Carly Nzanzu affirme qu'il y avait des perquisitions à la SMB à son époque, la police avait reconnu comme siens les agents qui sécurisaient la mine, "ceux qui sont là, sont nos policiers"

Carly Nzanzu Kasivita
Carly Nzanzu Kasivita

Le gouverneur du Nord-Kivu Carly Nzanzu Kasivita [en congé] a expliqué à ACTUALITE.CD la problématique de l’effectif des policiers commis aux installations de la Société Minière de Bisunzu (SMB), dans le territoire de Masisi. Il précise qu'à l'époque, les services de sécurité avaient procédé aux perquisitions à la SMB à cause de la présence d’un "pléthore de policiers". Toujours selon cette autorité,  les responsables de la police avaient conclu que ceux qui étaient en poste à la SMB étaient des policiers réguliers. 

"Les gens savent que c'est durant notre époque qu'il y a eu des perquisitions dans les bureaux de la SMB à Goma parce qu'effectivement, les membres de COOPERAMA (coopérative des creuseurs miniers artisanaux de Masisi) commençaient à se plaindre d'un pléthore des policiers autour de la SMB",  a indiqué à ACTUALITE.CD samedi dernier, Carly Nzanzu Kasivita.

Après les perquisitions, la police avait donné ses conclusions: "Nous avions à cette époque demandé à la police de nous donner des éclaircissements sur ça et la réponse était logique : ceux qui sont là, sont nos policiers", a ajouté le gouverneur Kasivita.

"Si aujourd'hui il y a un policier qui a fait défection, cela ne peut pas être un fait qui pourra être incombé à un gouverneur ou un ministre provincial. Nous ne gérons pas les troupes. Nous collaborons avec le responsable de la police et des services de sécurité qui sont mis à notre disposition", a-t-il conclu. 

Le gouverneur s'est exprimé après avoir été cité par le commissaire provincial de la police au Nord-Kivu, François-xavier Aba Van dans le cadre du procès mettant en cause le député national Édouard Mwangachuchu. D’après le commissaire divisionnaire adjoint Aba Van, M. Kasivita et so ministre de l'intérieur lui avaient demandé de renouveler le contrat de gardiennage entre la RDC et la SMB, alors que lui n’en voulait. Cette demande de l’autorité provinciale, d’après M. Aba, visait à éviter la guerre entre les tutsi et les hutu.

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Au cours de ce procès, il se pose notamment la problématique des unités d’origine des policiers qui étaient commis à la sécurisation de la SMB.

Édouard Mwangachuchu et son co-prévenu sont soupçonnés d’entretenir des liens avec les rebelles du M23. Ils sont poursuivis pour trahison, participation à un mouvement insurrectionnel et détention illégale d’armes de guerre. Ces poursuites ont été déclenchées à la suite des découvertes des armes de guerre dans la résidence d’Edouard Mwangachuchu à Kinshasa et aussi dans les locaux de sa société SMB à Masisi au Nord-Kivu.

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Ivan Kasongo