Dossier blocs pétroliers et gaziers: sans levée d'opacité, la RDC encourt des dommages et intérêts de près de 1 milliard USD (Expert)

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La coalition Congo n'est pas à vendre (CNPAV) a dénoncé, au cours de sa récente conférence de presse, l'attitude du ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu à qui elle reproche d'entretenir l'opacité dans le processus de sélection des opérateurs pour certains blocs pétroliers.

Lire: Dossier Blocs pétroliers et gaziers : le CNPAV accuse Didier Budimbu d'entretenir l'opacité et condamne toutes négociations et transactions hors cadre légal

Reçu dans la chronique "Transparence" de ACTUALITE.CD, Lewis Yola, expert en aval pétrolier et en négociation des contrats pétroliers, membre du CNPAV, estime les pertes qu'encourt la RDC à 1 milliard USD si l'opacité qui caractérise le processus d'attribution et négociations des blocs pétroliers et gaziers n'est pas levée.

"Aujourd'hui si l'on prend le risque de sélectionner les entreprises qui ne seront pas en mesure d'exploiter le pétrole, la République risquerait de retirer les titres à un certain moment. Et pour ce faire, la République risquerait de payer les dommages et intérêts. C'est ce que nous craignons car la République pourrait payer des sommes qui peuvent avoisiner 1 milliard de dollars américains. Ça sera énorme au budget de l'État. Nous sommes en train de prévenir cela", explique Lewis Yola.

Dans ses révélations, Lewis Yola signale aussi que la société pétrolière Perenco Rep fait perdre à la République au moins 40 millions USD suite au non paiement de deux rubriques fiscales, l'impôt superficiel et les royalties.  

"La signature du 9e avenant pour la production Onshore s'est fait dans l'ancien système. Ça cause d'énormes dégâts. Par exemple, à ce stade Perenco REP n'est pas obligée de payer l'impôt superficiel. Ce dernier exige à une entreprise en exploitation de payer 500 $ par Km² utilisé dans sa concession. Aujourd'hui, en combinant Offshore et Onshore, Perenco REP utilise plus de 6 000 Km². En faisant, 6 000 Km² avec 500 $ par mois, ça avoisine 35 millions USD par an que Perenco doit payer. Donc la RDC perd plus de 35 millions USD par an juste par rapport à l'impôt superficiel", révèle Lewis Yola.

Et de poursuivre : 

"Par rapport aux royalties, la Perenco utilise l'ancien système qui ne concerne pas sa globalité de la production. Ce qui fait un manque à gagner de 2 millions USD par an. Chaque année la RDC perd une somme d'au moins 40 millions USD par rapport à deux rubriques", fiscales. 

Pour permettre à la République de renflouer le trésor public, il appelle le président de la République à s'intéresser à cette question. 

Concernant, l'exploitation des zones pétrolières en RDC, Lewis Yola estime nécessaire que le secteur pétrolier de la RDC passe d'abord par des études approfondies avant de décider d'une exploitation effective ou non de ces ressources.

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Jordan MAYENIKINI