RDC- accord cadre d’Addis-Abeba : pour Annie Matundu, « Mme Lusenge est à la hauteur pour faire avancer ce mécanisme national pour la paix »

Photo/ Droits tiers
Photo/ Droits tiers

L'une des activistes phares en matière de défense des droits des femmes a été nommée coordinatrice adjointe du mécanisme national de suivi de l'accord-cadre d'Addis Abeba. Fruit de multiples plaidoyers pour l'intégration des Congolaises dans les processus de paix, Annie Matundu revient sur les atouts de Mme Julienne Lusenge pour ce poste.

« Je suis contente pour la nomination de Mme Julienne Lusenge», dit-elle. 

Et de poursuivre, « Mme Lusenge est une femme qui travaille dans le domaine du suivi des accords depuis de nombreuses années. Elle est efficace et très documentée concernant la consolidation de la paix dans notre pays, au niveau national, régional et international. J'ai eu l'occasion de travailler à ses côtés comme assistante au panel qui a accompagné le mandat présidentiel de la RDC à l'Union Africaine et je sais qu'elle est à la hauteur pour faire avancer ce mécanisme national de la paix. Je pense qu'en occupant ce poste, Mme Lusenge peut impulser la représentativité des femmes dans les différents processus de dialogue, de suivi et de plaidoyer en se basant sur la Résolution 1325 du CSNU » . 

Lue à la chaîne nationale le 25 mai dernier, cette nomination trouve l'activiste en train de mettre en place, avec d'autres organisations telles que le Réseau des femmes leaders africaines (AWLN_RDC) une plateforme des médiatrices Congolaises, dénommée Synergie des femmes pour la paix et la sécurité (SFPS). 

Après le dépôt d'un mémorandum auprès du Haut représentant du Chef de l'Etat pour le processus de Nairobi, la plateforme avait organisé une rencontre le 23 mai, au cours de laquelle une centaine de membres d'organisations féminines ont assistés avec pour ambition de parler d'une même voix dans tous les processus de paix. 

Pour cette nouvelle responsabilité, Annie Matundu estime que l'un des principaux défis de Mme Lusenge, sera le contexte sécuritaire actuel. 

«Il va falloir procéder à l'évaluation de la mise en œuvre de l'accord-cadre d'Addis Abeba, dix ans après sa signature. Ce qui implique la prise en compte d'autres groupes armés qui n'existaient pas en 2013. Cette année  est aussi une année électorale, cela devra être compté. Il y a la multiplicité des initiatives de paix menées par les femmes qui doivent être regroupées », explique-t-elle. 

 

Par ailleurs, la médiatrice Annie Matundu, point focal au niveau régional de la Ligue des femmes pour la paix et la liberté (WILPF), remercie le Président de la République Félix Antoine Thisekedi Tshilombo "pour son leadership en tant que Champion de la Masculinité Positive en augmentant le nombre des femmes aux postes de responsabilités. Je félicite l'équipe composée du Professeur Alphonse Ntumba Luaba et Mme Julienne Lusenge, une équipe battante et responsable. 

 

Contexte de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba

 

Pour rappel, déterminés à mettre fin aux cycles de conflit et de violence sévissant régulièrement dans la région des Grands Lacs, et plus particulièrement dans la partie Est de la République démocratique du Congo (RDC), le 24 février 2013, 11 pays de la région (Afrique du Sud, Angola, Burundi, Ouganda, République centrafricaine, République démocratique du Congo, République du Congo, Rwanda, Soudan du Sud, Tanzanie et Zambie) ont signé l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région. Ils ont ensuite été rejoints par deux autres pays, le Kenya et le Soudan, qui sont devenus signataires de l’Accord-cadre le 31 janvier 2014. 

L’Accord-cadre d’Addis Abeba vise la paix et la sécurité dans la sous-région. Il définit dans les grandes lignes, les principales mesures nationales, régionales et internationales requises pour consolider la paix et la sécurité dans l’Est de la RDC et promouvoir la coopération entre les gouvernements des pays de la région.

Chaque année, les pays garants doivent faire une évaluation. L'année dernière, sept chefs d’États ont pris part à ces travaux. D'autres ont été représentés soit par les chefs des Gouvernements, soit par leurs ministres des affaires étrangères.

L'accord dispose d’un mécanisme de suivi régional et national. Au niveau national, il est mis en place par le Chef de l’Etat en vue d'accompagner et de superviser la mise en œuvre des engagements pris au niveau national pour les réformes mentionnées dans l’accord. Les Nations Unies, l'Union africaine, la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et d'autres partenaires bilatéraux ou multilatéraux apportent leur soutien à ce mécanisme. Le mécanisme de suivi national fonctionne dans le respect total de la souveraineté de la République démocratique du Congo.

Prisca Lokale