Après des critiques de plusieurs observateurs contre la force régionale de l’EAC déployée à Goma, Masisi, Nyiragongo et Rutshuru (Nord-Kivu), Kinshasa se rend compte que ces troupes étrangères risquent de devenir “inutilement coûteuses” au pays. Ainsi, l’Assemblée nationale qui a ouvert mercredi 15 mars la session parlementaire de mars promet d’évaluer les actions des contingents présents sur le terrain;
"Elles offrent désormais à notre peuple l'image des troupes en villégiature sur le théâtre des opérations militaires, au lieu de s'engager à faire la guerre. Leur présence sur notre territoire risque de devenir inutilement onéreuse, et son impact devra faire l’objet d’une évaluation froide afin que des conséquences en soient tirées et des mesures correctives idoines qui s’imposent soient prises", a dit Christophe Mboso dans son discours d'ouverture de la session.
Ce n’est pas la première fois que Christophe Mboso hausse publiquement le ton à l’endroit de la force de l’EAC.
Kinshasa continue de rappeler que la force de l’EAC a un mandat offensif.
La RDC qui a dernièrement adhéré à la Communauté des Etats d’Afrique de l’Est a accepté que des troupes de la région soient déployées sur son territoire en principe pour combattre les rebelles du M23 actifs dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. Mais ces unités ne combattent pas depuis plus de six mois, mais s’emploient à créer des zones tampons.
Le M23 refuse toujours d’appliquer les résolutions des sommets des Chefs d’Etat de la région qui lui demandent notamment de se retirer des zones occupées. Ce retrait devrait se clôturer au plus tard le 31 mars en cours mais sur le terrain les lignes ne bougent pas.
La rébellion qui a déclaré à plusieurs reprises un cessez-le-feu continue d’exiger un dialogue direct avec les autorités congolaises. L’UA a chargé l’Angola de mener une médiation entre Kinshasa et la rébellion en vue d’obtenir la désescalade sur le terrain.
Clément MUAMBA