RDC: parmi les priorités de l’Assemblée nationale au cours de la session de mars 2023, il y a la situation sécuritaire, l'EAC et le processus électoral (Juvénal Munubo)

Photo ACTUALITE.CD.

Le député national Juvénal Munubo a donné ses attentes pour la session de mars 2023 qui s’ouvre ce mercredi au Palais du peuple. Il s’agit d’après lui, d’une session des grands enjeux dont la priorité des priorités doit être la situation sécuritaire dans la partie Est du pays et le processus électoral en cours marqué par l'opération d'identification et d'enrôlement des électeurs. L’adhésion de la RDC au sein de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est devra être aussi au cœur des débats.

"Je crois que la priorité c'est la sécurité d'abord, il faudrait évidemment évaluer le fameux état de siège. Le Président Félix Tshisekedi avait promis une évaluation là-dessus et décider de son sort, ça vaut la peine de le maintenir ou pas. Autre chose, il faut évaluer l'adhésion de la République Démocratique du Congo à la Communauté des États de l'Afrique de l'Est, il faut savoir si la force régionale nous permet vraiment d'aller vers la paix parce que ce qu'on constate c’est que la force régionale ne fait qu'installer des zones tampons à l'est du Congo et alors il faut trouver la bonne approche pour avoir la paix à l'est, il faut aussi évaluer le DDR, donc tout tourne autour de la question sécuritaire pour la session parlementaire", a-t-il dit à ACTUALITE.CD ce mardi 14 mars.

A propos de la force régionale de l’EAC, le député appelle à une réflexion profonde. Pour lui, ce qui n'a pas le plus marché c'est l'inactivité de cette force face à l'avancée des rebelles du M23 alors qu’elle a un mandat offensif.

"Elle n'est pas en train de satisfaire l'opinion et je crois que ça ne vaut pas la peine de continuer à l'accueillir chez nous mais dire qu'on doit quitter la Communauté des États d'Afrique de l'est et bien il faut y réfléchir parce qu'il y a toujours un avantage quand même qu'on peut gagner là dedans sur le plan économique mais sur le plan sécuritaire c'est vrai la force régionale a montré toutes ses limites", a-t-il souligné tout en insistants sur l'importance de travailler en l’interne en vue de régler les problèmes sécuritaires du pays au lieu de compter sur les forces étrangères:

“La responsabilité, elle est interne, je ne pense pas que la sécurité viendra des armées étrangères, que ça soit la Monusco, la communauté des États d'Afrique de l'Est, la SADC la solution elle est avant tout interne, on ne doit pas compter sur une force régionale qu'elle soit une force régionale de l'Afrique Australe ou de l'Afrique de l'est. À l'Est du Congo, il y a déjà une surmilitarisation".

En ce qui concerne les élections, l’élu de Walikale au Nord-Kivu souhaite "d’évaluer aussi l'enrôlement, son évolution”. 

“Il faut un débat autour des préparatifs des élections. La Loi sur la répartition des sièges, c'est au mois de juin, c'est le 1er juin qui est le deadline, on doit travailler d'ici au 1er juin pour adopter cette loi mais l'évaluation peut commencer à se faire parce qu'il y a beaucoup de difficultés d'ordre logistique liées à l'enrôlement et ça vaut la peine que le parlement évalue un peu avec le président de la CENI comment ça se déroule. Si on arrive au mois de juin sans cette loi de répartition des sièges évidemment ça va accroître les risques de glissement. Donc on doit travailler que d'ici au 1er juin qu'on ait cette loi de répartition des sièges", a indiqué Juvénal Munubo.

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Clément MUAMBA