Elections en RDC : candidate pour la première fois, trois choses à savoir selon Christelle Vuanga

Photo/ Droits tiers
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Pour les échéances électorales de 2023, les organisations de défense et promotion des droits des femmes en RDC souhaitent que le taux de participation des femmes à la fois en tant qu’électrices, candidates et élues puisse augmenter. Députée nationale et présidente de la commission Genre au parlement, Christelle Vuanga revient sur les incontournables que devraient connaître celles qui vont postuler pour la première fois.  


1.    Choisir un parti ou plateforme politique

 Pour l’élue de Kinshasa, capitale de la RDC, celle qui postule pour la première fois doit savoir se choisir un parti politique ou une plateforme dont le positionnement dans la société donne à la candidate l’opportunité et la chance de gagner. La candidate devra en même temps connaître ce que dit la loi par rapport au seuil, par rapport à la recevabilité des listes des partis, choisir un parti qui va également lui permettre d’atteindre le seuil. 


« Il faudrait souligner que pour cette année, la loi a été modifiée dans le bon sens. En 2018, lorsque je postulais, le seuil était pris en compte tant au niveau de la recevabilité qu’au niveau des résultats. Ce qui revient à dire que si votre liste n’atteint pas le seuil, vous êtes d’office écartés, même si le candidat avait réalisé beaucoup de voix. Ce qui constituait une entorse à la démocratie. Et donc, la nouvelle loi électorale prend en compte le seuil uniquement pour la recevabilité des listes. C’est-à-dire que le candidat qui aura fait des meilleurs résultats sera proclamé. (…) Personnellement, le choix de la plateforme m’a aidé à être élue. La sommation des voix a fait que nous soyons proclamée », ajoute Christelle Vuanga


2.    Prise de parole en public


Ce point comprend deux volets, à savoir : la capacité de s’exprimer à travers les médias (télévision, radio et tout autre support médiatique) et la capacité à prendre la parole devant les masses, la foule et à avoir une communication personnelle avec tous ceux que l’on rencontre. L’objectif à ce niveau consiste à avoir des éléments de langage et des mots pour convaincre son interlocuteur. 


Et de renchérir, « les médias décident de votre avenir politique. C’est-à-dire que si vous êtes convainquant, vous pousserez les populations à voter pour vous, alors que le contraire vous disqualifie d’office. Il faut bien se former sur ce que vous devez dire, comment vous allez le dire et les moyens que vous allez utiliser. Les médias et les rencontres physiques ont joué à mon avantage ». 


3.    Savoir battre campagne


On ne peut pas battre campagne sans avoir un plan. Il faut élaborer un plan à long terme ou plan de campagne proprement dit (selon la période qui sera décrétée par la CENI). Sa conception et l’exécution peuvent être lancées dès aujourd’hui. Un plan à moyen terme peut être considéré comme la pré campagne. Il sera mis en œuvre en moyenne deux mois  avant le lancement officiel de la campagne proprement dite. Enfin, le plan de campagne à court terme, consiste à savoir quelle action on peut poser au moment actuel qui peut contribuer à faire réussir notre campagne. Ces trois plans constituent l’architecture de la campagne électorale. Quand ils sont bien élaborés, toute la campagne est chronométrée et meublée. 


« Avoir ces différents plans d’action m’a permis de mener à bien ma campagne. En tant que jeune et femme, les moyens sont les premières barrières qui empêchent de mener à bien sa campagne  électorale. Malheureusement, en RDC, la campagne électorale coûte énormément aux candidats. Il faut donc être stratège, construire sa personnalité ou un produit et le vendre. Pour le vendre, vous avez besoin de temps. C’est vous qui déterminez quand est-ce que vous foncez ou à quel moment vous ralentissez. La campagne ne fait pas de bruit. Ce n’est pas non plus les fanfares. Ce sont des cœurs à gagner », a-t-elle conclu. 


Pour rappel, Christelle Vuanga a été élue députée pour la première fois à Kinshasa sur la liste de la plateforme politique AMK de Moïse Katumbi. Cette plateforme faisait partie de la coalition Lamuka. Lors des élections de 2018, Lamuka avait emporté 59 sièges sur les 500 que comprend l’Assemblée Nationale.

Prisca Lokale