Au cours d’une déclaration publique ce lundi, le parti Nouvel Élan d’Adolphe Muzito a réaffirmé la nécessité pour la RDC d’adopter une nouvelle constitution. Selon lui, la Constitution actuelle de 2006, qu’il qualifie de "constitution de transition", ne reflète pas pleinement la souveraineté populaire et doit être remplacée par une "constitution définitive" élaborée par un pouvoir légitime.
"Notre pays fonctionne toujours sur une constitution héritée d’une époque de crise, une œuvre imposée par les impérialistes pour réduire la souveraineté populaire", a déclaré le parti, soulignant l’urgence de corriger ce qu’il a appelé "le péché originel" de la République.
Pour Nouvel Élan, une nouvelle constitution devrait être adoptée par un parlement véritablement élu et promulguée par un président issu d’un processus démocratique. "Seule une constitution élaborée par un pouvoir légitime peut mettre fin à l’instabilité institutionnelle et garantir la souveraineté du peuple", a-t-il martelé.
Le parti de Muzito a également plaidé pour des réformes profondes visant à améliorer la gouvernance. Il a appelé à la reconnaissance juridique des droits des communautés locales sur les terres et à une décentralisation effective avec une révision des mécanismes de répartition des recettes entre l’État et les provinces. "Nous devons concrétiser le transfert des compétences exclusives aux provinces, afin de garantir une gouvernance de proximité et une gestion transparente des ressources", a-t-il expliqué.
Dans son discours, Blanchard Mongomba, secrétaire général de Nouvel Elan a critiqué le bicéphalisme institutionnel actuel au niveau de l’exécutif national, qu’il considère comme une source d’inefficacité et de conflits. "Il est temps de mettre fin à cette dualité institutionnelle qui fragilise notre gouvernance", a-t-il affirmé.
Nouvel Élan a salué la récente initiative du président Félix Tshisekedi de créer une commission pour débattre des questions constitutionnelles, mais Muzito a insisté sur le fait que cette commission devrait être coordonnée par l’opposition pour garantir son impartialité.
"Nous ne devons pas avoir peur de débattre de la Constitution. C’est un sujet fondamental pour l’avenir de notre démocratie. Mais ce débat doit être honnête, responsable et guidé par l’intérêt national", a-t-il déclaré, avant d’appeler toutes les forces politiques et sociales à s’unir pour garantir une réforme constitutionnelle qui reflète la volonté du peuple.
Blanchard Mongomba a conclu en rappelant que son parti avait toujours défendu l’idée d’une révision ou d’un changement de la Constitution, considérant cela comme un impératif pour restaurer la souveraineté populaire et bâtir un État véritablement démocratique en RDC.
Samyr Lukombo