Les réactions s'enchaînent après la publication sur les réseaux sociaux des images où des femmes et des filles reçoivent des multiples coups de fouet administrés par des rebelles du groupe Maï-Maï Malaïka dans la localité de Salamabila, territoire de Kabambare (Province du Maniema). L'association des Femmes Avocates de la RDC (AFEAC) condamne « fermement les traitements inhumains, dégradants et cruels ».
Tout en rappelant à l'État Congolais son devoir sacré de protéger les populations civiles conformément à la Constitution, aux traités internationaux et conventions internationales dûment ratifiés par lui, l'AFEAC demande que soit ouverte immédiatement une enquête pour :
Établir les responsabilités, punir sévèrement les coupables, mettre fin à ces actes inacceptables qui ternissent l'image de notre pays, faire bénéficier aux victimes la réparation.
Par ailleurs, l’association exprime sa compassion et sa solidarité envers toutes les femmes de Salamabila et plus particulièrement envers les victimes et leurs familles biologiques.
A titre de rappel, en attente du processus de désarmement, deux factions rivales de la milice Malaika avaient signé en juillet 2021 un acte d’engagement pour la promotion de la paix à Salamabila, zone secouée par les violences armées. Les deux factions rivales sont celles du chef de guerre Souverain et de Kabala qui se sont déjà affrontées à plusieurs reprises dans le territoire de Kabambare après la scission de la milice Malaika.
Le sud de la province du Maniema connaît, depuis 2016, un activisme des groupes armés avec la présence de plusieurs factions de la milice Malaïka. Ce groupe armé, constitué des populations autochtones, mènent des attaques, tueries et kidnapping. Ils protestent contre le non-respect du cahier de charge signé avec Namoya Mining, filiale de Groupe Banro Corporation, une société de droit canadien. La firme a annoncé en Juin 2020 avoir vendu sa mine d’or de Namoya à Shomka Resources Ltd, dans laquelle la société chinoise Baiyin International Investments détient une participation minoritaire.
Prisca Lokale