La relance des entreprises du portefeuille d’économie mixte peut contribuer considérablement à l’avancement de l’économie et à l'amélioration des recettes publiques. Conscient de cette situation,le Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi est revenu lors de la 51eme réunion du conseil des ministres sur une question stratégique : la participation de l’État congolais dans l’actionnariat des entreprises d’économie mixte.
S’inscrivant dans la continuité des résolutions fortes issues des États généraux du Portefeuille récemment tenus à Kinshasa, le Chef de l’État Félix Tshisekedi a souligné la nécessité de réévaluer, avec rigueur et lucidité, la portée réelle de cette participation. Il a relevé qu’au sein d’un grand nombre de sociétés d' économie mixte, la présence de l’État congolais est devenue purement nominale, voire illusoire. Cette situation préoccupante traduit une marginalisation progressive des intérêts publics, y compris ceux des mandataires de l’État, dans la gestion des entreprises à participation publique.
"Ce désengagement de fait entraîne un manque à gagner significatif pour le Trésor public, une atteinte manifeste aux objectifs de souveraineté économique, une remise en cause de la justice fiscale et un frein à l’ambition de développement inclusif portée par le gouvernement", a illustré Félix Tshisekedi dans son intervention reprise dans le compte rendu de la réunion.
Face à cette réalité, le Président de la République Félix Tshisekedi a appelé à rompre avec la logique de l’effacement institutionnel, pour faire de la participation de l’État un véritable levier stratégique au service de l’intérêt général. Il a insisté pour que cette participation ne soit ni passive ni décorative, mais pleinement assumée, rigoureusement exercée et orientée vers la création de richesse, la bonne gouvernance et la transparence.
À cette fin, le Président de la République a instruit les ministres en charge du portefeuille à prendre des mesures nécessaires en vue de la redynamisation et de la valorisation effective de l'actionnariat public dans les entreprises d'économie mixte. À cet effet, les actions suivantes devant être menées sans délai :
• Recenser et cartographier et tenir à jour un registre exhaustif de toutes les entreprises d’économie mixte dans lesquelles l’État congolais détient une participation, même minoritaire, en veillant à la mise à jour régulière des informations relatives à la composition de l’actionnariat, aux organes de gestion et aux performances économiques;
• Vérifier la présence effective et la participation active des mandataires de l’État dans toutes les instances de gouvernance, y compris dans la formulation des politiques stratégiques, dans les processus décisionnels, dans les contrôles budgétaires et dans l’évaluation des performances;
• Faire respecter strictement les droits patrimoniaux et institutionnels de l’État, en garantissant notamment : l’accès aux états financiers certifiés, la tenue régulière des conseils d’administration, la publication des rapports de gestion et la mise en œuvre effective des recommandations des organes de contrôle et d’audit;
• Veiller à la perception rigoureuse, transparente et régulière des dividendes et revenus revenant à l’État, à travers la mise en place d’un mécanisme automatisé et traçable, assurant leur reversement intégral au Trésor public dans les délais requis
"En procédant ainsi, il s’agit non seulement de restaurer l’autorité économique de l’État, mais aussi de renforcer sa capacité à mobiliser les ressources internes, afin de financer les priorités nationales, stimuler l’investissement public et impulser une croissance inclusive et durable" a soutenu le Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi dans sa communication.
Cette instruction de Félix Tshisekedi intervient près de sept mois après les travaux des états généraux des entreprises du portefeuille de l'État. Il s'agissait d'un forum qui se proposait de faire des entreprises publiques un puissant levier de la croissance et du développement de la RDC. Les participants venus de tous les horizons avaient posé en décembre 2024 le diagnostic de ce secteur, en examinant les maux dont souffrent la plupart des entreprises du portefeuille de l'État.
Ces états généraux avaient pour thème : « Faire des entreprises du Portefeuille de l’Etat un puissant levier de croissance économique et de développement social en RDC ». Selon les organisateurs, ces états généraux marquent une étape importante dans la réforme des entreprises du portefeuille de l’État. Après cinq jours d'intenses travaux, les recommandations formulées par les participants ont pour objectif de transformer ces entreprises en acteurs clés du développement économique et social du pays tout en renforçant leur transparence, leur efficacité et leur impact sur les communautés locales.
Clément MUAMBA