Elections en RDC : abolir les « réunions aux heures tardives », un élément important dans la participation politique des Congolaises ?

Photo/ droits tiers
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  A quelques jours de la nouvelle année électorale , au niveau des organisations des droits des femmes, les tractions se poursuivent pour assurer une représentation historique à ces échéances. Du 26 au 27 décembre, une trentaine de potentielles candidates ont été réunies par CAFCO dans le cadre d’un coaching politique. Parmi les points soulevés, il y a notamment la problématique des « réunions aux heures tardives » initiées par les partis à l’approche des élections.

Il s’agit d’un des freins à la participation politique des femmes en RDC souvent évoqué lors des rencontres. En avril 2021, la députée nationale Christelle Vuanga, participant à un symposium organisé par le congrès international congolais (CIC) à Kinshasa autour du thème, "leadership féminin et gouvernance institutionnelle" l’avait également abordé.

Elle a parlé des obstacles qui ont accablé son parcours, de la candidature à la publication des résultats. Au sujet par exemple de la composition du gouvernement Sama Lukonde, Christelle Vuanga avait fait savoir que « certaines réunions se sont tenues très tard dans la nuit. Mais, la détermination et la persévérance sont parmi les éléments qui lui ont permis ainsi qu’aux autres femmes de participer à toutes ces réunions ». 

Pourquoi des réunions aux heures tardives ?

 

Lors de la formation du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), Mimy Mopunga, membre de cette organisation et intervenante a tenté d’expliquer les raisons qui accompagnent souvent la tenue de ces réunions.

« On dit souvent que les meilleures décisions se prennent lorsque tout le monde se fatigue. Et les partis s’appuient sur cette hypothèse pour tenir souvent des réunions à rallonge qui feront en sorte que seuls les plus tenaces prennent part aux grandes décisions », a-t-elle dit aux participantes.  

Nanouche Ngalula, une des participantes a exprimé son inquiétude. « Ce genre de réunions se multiplient à l’approche des élections. On sait parfaitement qu’il faut désigner des candidats pour le parti, qu’il faut monter des équipes de campagne, qu’il faut constituer une liste des candidats (…) les femmes, mères, épouses, même sans engagement doivent craindre pour leur sécurité ou être obligées à choisir entre le foyer et son engagement politique, c’est injuste envers la femme. CAFCO peut mener le plaidoyer auprès des responsables des partis car en soit les femmes veulent être actives mais cette question est parmi les raisons qui freinent », dit-elle. Des stratégies pour 2023

 

Cette formation a réuni des futures et anciennes candidates aux élections en RDC. En marge des prochaines échéances électorales, les candidates se sont données quelques propositions pour faire face à cette réalité et motiver celles qui y seront confrontées pour la première fois à persévérer. Il s’agissait notamment de :

-          Se préparer mentalement et financièrement à ce genre d’obstacles -          Préparer sa famille à ces éventualités (aux épouses de préparer leurs partenaires, au besoin se faire accompagner aux endroits où se tiendront des réunions) -          Continuer le plaidoyer au niveau des partis pour que des décisions se prennent avant 22heures -          Porter le plaidoyer au près des bailleurs des fonds.

Il faut également noter que la nouvelle loi électorale promet d’exempter au paiement de la caution, les partis politiques qui proposeront des listes composées à 50% des femmes.

Prisca Lokale