Un atelier de renforcement des capacités a réuni le 16 septembre, trois couches de la société civile (Chefs coutumiers, Chefs spirituels et jeunes), pour la conduite d’une série de causerie éducative sur la dissémination du Code de la famille. Organisé par ONU Femmes en partenariat avec le cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), cette activité s'est clôturée par des engagements en faveur de l’entrepreneuriat féminin.
Les assises ont duré quatre jours. Le premier jour a été consacré aux leaders traditionnels, le deuxième aux religieux et le troisième aux jeunes. Parmi les sujets évoqués lors des séances éducatives, il y a eu notamment l’accès à la terre et à la succession, les violences basées sur le genre, les mariages précoces, le statut de la femme selon le code de la famille, ainsi que l’entreprenariat féminin.
« Nous savons que les femmes font face à de nombreux obstacles, quel que soit le secteur dans lequel elles évoluent. En ce qui concerne l’économie, les femmes se débrouillent dans le secteur informel. Mais parmi les acteurs clés qui peuvent les sensibiliser à formaliser leurs activités, nous avons trouvé les églises et les chefs traditionnels. Ils sont présents dans tous les territoires de la RDC. Nous avons invité les chefs coutumiers ces trois jours, pour renforcer leurs capacités en matière de droits économiques des femmes, pour qu’ils sachent à leur niveau, comment encourager une femme à passer d’un bac de tomates à 10 bacs et plus. Aux églises, il était question de les encourager à intégrer dans leurs programmes ou leurs prédications, ces droits des femmes, l’égalité des sexes et l’autonomisation économique », a expliqué Félicité Kanku, représentante de CAFCO.
En effet, CAFCO se fonde sur l’hypothèse selon laquelle, malgré le fait que la République Démocratique du Congo soit partie prenante à plusieurs instruments juridiques internationaux et régionaux notamment le Protocole de la SADC sur le Genre et le Développement favorables à l'autonomisation de la Femme et de la jeune fille. Au niveau local, la Constitution, le Code de la famille révisé et d'autres textes nationaux (Code du travail, Loi sur la parité, ...) ces différents textes restent méconnus de la population en général, et des leaders traditionnels, religieux et politiques en particulier.
L’atelier a eu lieu dans le but de matérialiser le principe « Ne laissez personne pour compte », dans le cadre du projet « Réforme et Dissémination des textes des lois favorables aux droits des femmes et à l’entrepreneuriat féminin ».
Le 16 septembre, les participants ont signé un acte d'engagement. Les leaders traditionnels et religieux se sont engagés à travailler pour que la population en général s'approprie les différentes dispositions du Code de la famille ainsi que d'autres lois favorables à l'autonomisation économique des femmes et des jeunes filles mais aussi, à défendre ces textes.
Prisca Lokale