Le vice-président William Ruto a été déclaré vainqueur par la commission électorale indépendante (IEBC), devançant d'environ 233.000 voix (50,49% contre 48,85%) Raila Odinga, figure historique de l'opposition de 77 ans soutenu par le parti au pouvoir.
M. Odinga a rejeté ces résultats, dénonçant des fraudes, et déposé un recours devant la Cour suprême. Huit autres recours ont été déposés par des particuliers et des organisations, dont deux ont finalement été écartés.
Mardi, la Cour suprême a déclaré qu'elle examinerait neuf questions lors des auditions sur le fond qui doivent débuter mercredi, avant sa décision attendue le 5 septembre.
Les sept juges devront notamment déterminer si le serveur de la commission électorale a été piraté et s'il y a eu des interférences dans la transmission électronique des formulaires de résultats.
Ils entendent également évaluer si la technologie électorale répondait aux "normes d'intégrité, de vérifiabilité, de sécurité et de transparence".
Des failles dans le système électronique avaient conduit à l'annulation par la Cour suprême de la dernière présidentielle d'août 2017 - une première en Afrique - après un recours de Raila Odinga.
Après avoir évalué la transparence du scrutin, la cour déterminera si William Ruto a atteint le seuil constitutionnel de 50% plus une voix pour être déclaré élu au premier tour.
Depuis 2002, toutes les élections présidentielles au Kenya ont été contestées, donnant parfois lieu à des violences post-électorales sanglantes. Les plus meurtrières en 2007 avaient fait plus de 1.100 morts.
Durant la campagne électorale, MM. Ruto et Odinga s'étaient engagés à résoudre leurs éventuels différends devant la justice plutôt que dans la rue.
Si la Cour suprême annule l'élection, un nouveau scrutin doit avoir lieu dans les 60 jours. Si elle confirme les résultats, William Ruto deviendra le cinquième président du Kenya depuis l'indépendance du pays en 1963.
AFP avec ACTUALITE.CD