Affaire fouet à Kaniama Kasese : Jean-Pierre Kasongo Kabwik dénonce la “mauvaise campagne” et précise le caractère “paramilitaire” du service national

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Le général major Jean-Pierre Kasongo Kabwik, commandant du service national, s'est exprimé sur la vidéo devenue virale sur la toile, montrant le traitement “inhumain” infligé aux jeunes Kuluna "bandits urbains" enrôlés dans le cadre du service national à Kaniama Kasese dans la province du Haut-Lomami.

Au cours d'un échange avec la presse, dimanche 14 août, le numéro un de ce service rattaché à la présidence de la République n'a pas nié l'authenticité de cette vidéo tout en rappelant néanmoins qu’elle date de 2020 lors de l'arrivée de la première vague des Kulunas dans ce coin du pays.

Il a déploré la campagne de diabolisation orchestrée contre le service national à travers cette vidéo qui date de deux ans déjà.

« Il y a deux ans, ça se passait en novembre, fin novembre 2020. Mais Pourquoi cette vidéo va-t-elle être mise en circulation seulement aujourd'hui ? Pour quelle intention ? Vous savez ce qui est dramatique, choquant, regrettable dans notre pays, lorsqu'un travail commence à prendre de l'ampleur, il y a toujours les gens qui veulent jeter les peaux de bananes au lieu d’encourager, de soutenir, d’accompagner. Ça devient une campagne de dénigrement, une campagne de découragement mais pour quelle cause ? J'aimerais que les gens qui font circuler cette vidéo nous disent qu'est-ce qu'ils auraient voulu qu'on fasse à leur place ? Si c'était eux devant cette situation, qu'est-ce qu'ils allaient faire ? Les supplier ? (…) », a expliqué, devant la presse, Jean-Pierre Kasongo Kabwik.

Et de poursuivre :

« Ces jeunes là que vous voyez dans la vidéo ne sont plus à Kaniama Kasese. Ce sont des jeunes qui sont partis début 2022. Mais pourquoi mettre la vidéo en circulation aujourd'hui et on veut la lier avec l'opération qui se passe à Kolwezi. Les gens sont méchants. Il y a des vidéos qui circulent ou on dit on tue les gens à Kaniama Kasese, on les enterre vivant, etc. regardez la méchanceté jusqu'à ce point. Mais vous avez vu des témoignages de ces jeunes gens qui disent qu'ils sont bien encadrés, ils ont leur rémunération, plusieurs parmi eux se sont mariés. Mais pourquoi les gens veulent-ils chercher les poux ? Donc on cherche le moindre couac pour diaboliser le service national, pour quelle raison ? Qu'il nous propose à la place qu'est-ce qu'eux auraient voulu qu'on fasse à la place vis-à-vis de ces actes-là de Kulunas ? Ce comportement est à déplorer dans le chef de certains de nos compatriotes ».

Il a rejeté la thèse selon laquelle à Kaniama Kasese, ces jeunes subissent un traitement “inhumain”. L'objectif poursuivi dans cette punition était de dissuader leurs camarades de ne plus répandre le comportement prohibé au sein du service national.

« Après vérification, il s'avère qu'effectivement ils ont été fouettés mais pour quelle raison ? c'est parce qu'ils sont allés voler dans le champ des paysans, dans les champs qui avoisinent le centre de formation et précisément dans le champ de l'ancien gouverneur de la province de Haut-Lomami, celui qui s'était plaint au niveau du centre pour dire que vos bâtisseurs ont volé du manioc, du maïs et le commandant de l'unité parce que c'était la toute première vague qui était partie en novembre 2020, a estimé qu'il fallait les sanctionner. L'armée a ses principes. Ils ont été amenés à Kaniama Kasese pour une réinsertion, n'étant pas des garçons de cœur, ils sont arrivés, ils ont voulu rééditer les mêmes exploits qu'ils faisaient à Kinshasa pourtant à leur arrivée un code de bonne conduite leur avait été communiqué ce que nous appelons le serment du bâtisseur malheureusement ils ont été surpris en train de voler que pouvez faire le pauvre commandant de l'unité ? », s'est-il interrogé dans sa communication devant la presse.

Et d'ajouter :

« Ils sont dans un centre de formation para militaire. Il y a des niveaux de sanctions. Je ne suis pas son avocat mais selon le rapport que j'ai eu le commandant a estimé qu'il fallait d'abord commencer par ce que nous appelons dans l'armée une punition de corps, les punitions des corps sont de plusieurs ordres, étant des recrues, étant des débutants, il fallait les fouetter, il l'a fait de manière pédagogique, pas avec une mauvaise intention parce qu’il ne faut pas qu'on prenne ça dans le sens d'un traitement inhumain non ! Il l'a fait de manière pédagogique devant une parade c'est-à-dire devant l'ensemble de tous les bâtisseurs et les gens qui ont diffusé cette vidéo sont de mauvaise foi parce qu’ils n'ont pas diffusé la vidéo dans son entièreté, le commandant bataillon avait d'abord commencé par rappeler les ordres qui avaient été donnés, le morale qui avait été donné, les consignes qui avaient été données de ne pas voler, de ne pas violer, de ne pas fuir etc. ».

Par la même occasion, il a évoqué le caractère du Service National qui est également un centre paramilitaire dans l'encadrement de ces jeunes Kulunas.

« Il faudrait que les gens comprennent que lorsque les enfants sont dans une formation militaire, policière ou paramilitaire parfois la chicotte ici chez nous dans nos centres, ce n'est pas forcément après avoir fait une faute que vous allez être fouetter, parfois on assimile ça à une formation d'endurance (…). Je sais que ceux qui ont diffusé cette vidéo, l’ont fait avec des intentions politiques parce qu'on commence à lier ça avec l'évacuation des jeunes qui a été faite du Lualaba vers Kaniama Kasese (…) », a-t-il conclu.

Depuis l’arrivée du Général Jean-Pierre Kasongo Kabwik à la tête du service national, les activités ont été diversifiées suivant les orientations du Président de la République. Outre les travaux champêtres, ces jeunes, autrefois désœuvrés et bandits de grands chemins, ont le choix entre plusieurs types de formations une fois transférés sur le site de Kaniama Kasese à savoir la menuiserie, la soudure ou encore la construction Etc.

Clément MUAMBA