Contrôle des casques et plaques d’immatriculation pour motos à Kinshasa : plusieurs taxi-motos pas encore prêts à deux jours de l’expiration du moratoire

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Un moratoire de 20 jours a été accordé à tous les motocyclistes désignés à Kinshasa par le terme « Wewa » en vue de se conformer à la nouvelle réglementation dans ce secteur. Ce délai arrive à échéance et c’est ce mercredi 10 août, confirme un des membres du gouvernement provincial, que débute le contrôle sur l’obligation de munir la moto d’une plaque d’immatriculation et le port obligatoire du casque pour le conducteur ainsi que ses clients.

A deux jours de la fin de cette date butoir, plusieurs motocyclistes semblent ne pas être encore prêts. ACTUALITE.CD a effectué une descente sur le terrain le weekend dernier à la rencontre de quelques-uns. Nombreux sont ceux qui ne disposent pas de plaques sur leurs motos. Il en est de même pour le port de casque de protection, qui se fait aussi rare.

Plusieurs motocyclistes demandent la prolongation de ce délai afin de bien se préparer.

« Il (gouverneur, ndlr) nous a donné 20 jours mais ce délai n’est pas suffisant. Ça ne suffit pas par rapport aux moyens en notre possession. Il nous a demandé trois casques qui coûtent 15$ la pièce ensuite la plaque de 35$ auprès de l’hôtel de ville et la DGRK (…). Vous nous voyez comme des personnes agressives. Ce n’est pas la question d’être agressif mais plutôt une question d’argent », a déclaré un motocycliste opérant dans la commune de la Gombe.

« Il y a un problème qui se pose au niveau de l’achat des plaques. Il y a trois places sur le terrain : DGRK, DGI et hôtel de ville. En principe, elle doit coûter 32$. Mais actuellement, il est dit qu’il coûte 35$. Si vous pouvez nous aider à avoir une réelle position sur le sujet de la vente des plaques d’immatriculation », a fait savoir un autre conducteur retrouvé en plein Kasa-vubu, une des 24 communes de la ville.

« Les mesures prises par le gouverneur de la ville de Kinshasa sont bonnes mais la procédure pose problème faute d’un manque de bonne politique de communication et des dispositions adéquates car, du jour au lendemain, une décision est prise par le gouverneur de la ville de Kinshasa avec un délai de 20 jours. C’est un délai très court au vu des réalités du marché économique du pays actuellement. Il serait juste et mieux de prolonger ce délai pour au moins encore trois mois pour nous permettre de nous conformer à la nouvelle règlementation », a renchéri un autre motocycliste œuvrant dans la commune de Lingwala.

Certains parmi eux disent même déceler quelques inconvénients parmi ces mesures annoncées par l’autorité urbaine.

« Les mesures prises par le gouverneur ne sont pas mauvaises mais concernant la décision de port de casques pour le conducteur et les clients, le gouverneur Gentiny NGOBILA aurait omis les questions d’hygiène pour les clients puisqu’un client peut porter le casque et y transpirer et le nouveau client contraint de porter ce même casque tout en sachant qu’il y’a des maladies, des bactéries et virus qui circulent et peuvent se transmettre d’une personne à une autre », a confié un motocycliste rencontré dans la commune de Bandalungwa.

Pour rappel, ces différentes mesures soumises aux motocyclistes ont été annoncées à l’issue d’une réunion tenue entre le gouverneur de la ville et les responsables des associations des motocyclistes. Cette réunion avait pour but de rappeler à l’ordre les taxi-motos qui continuent à s’illustrer par un comportement indigne sur la voie publique. Un de leur dernier forfait a été commis le 17 juillet dernier à l’entrée du site « Aqua Splash » où ils ont mis le feu sur le véhicule d’un particulier. A partir de ce mercredi 10 août, il est prévu des sanctions (arrestations, amendes) contre les récalcitrants.  

Rachel MADUALI et Olivia WANGA, stagiaires IFASIC