Elles ont fait l’actu cette semaine

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Liberata Mulamula, Grâce-Léonie Mukala et Yvonne Mwepu

Cette semaine, l’actualité a mis en lumière le rôle croissant des femmes dans les sphères de la diplomatie, de l’entrepreneuriat et de la politique. En Tanzanie, la diplomate Liberata Mulamula a été nommée Envoyée spéciale de l’Union africaine pour les femmes, la paix et la sécurité, consolidant ainsi sa place parmi les grandes voix féminines du continent.

En République Démocratique du Congo, Grâce-Léonie Mukala, jeune entrepreneure de 24 ans, s’apprête à représenter son pays au forum panafricain sur l’agroalimentaire en Algérie. Dans un registre plus sombre, l’ex-députée Yvonne Mwepu a disparu à Kinshasa, aux côtés de son époux Martin Kabwelulu, dans des circonstances encore floues.

Liberata Mulamula : une voix africaine pour la paix et la sécurité

Le 12 mai, la présidence de la Commission de l’Union africaine a officiellement annoncé la nomination de Liberata Mulamula au poste d’Envoyée spéciale pour les femmes, la paix et la sécurité (WPS), avec une entrée en fonction prévue le 1er juillet prochain. Diplomate et pionnière du Réseau des Femmes Leaders Africaines (AWLN), Liberata Mulamula incarne depuis plusieurs années un leadership engagé en faveur de la paix et de l’autonomisation des femmes.

Sa nomination a été saluée par de nombreuses organisations, dont la branche congolaise d’AWLN, qui a exprimé sa volonté de renforcer la collaboration avec elle pour faire avancer l’agenda WPS en RDC et sur l’ensemble du continent. Liberata Mulamula est attendue comme une voix influente dans la mise en œuvre des politiques de prévention des conflits et de promotion des droits des femmes dans les zones de crise.

Grâce-Léonie Mukala : jeunesse et innovation au service de l’agroalimentaire

Sur un autre registre, c’est une jeune femme d’affaires congolaise qui attire l’attention en ce mois de mai. Grâce-Léonie Mukala, 24 ans, a été sélectionnée pour représenter la RDC à la 5ᵉ édition du SISPA FILAHA AGROFOOD, un forum panafricain de l’innovation agroalimentaire qui se tiendra à Alger du 26 au 29 mai.

Fondatrice de la société Tata Leo, elle y présentera NutriSkin, un complément alimentaire naturel destiné à améliorer la santé de la peau. 

Ce projet, pensé à partir des ressources naturelles congolaises, ambitionne de valoriser le savoir-faire local tout en promouvant une approche inclusive de la beauté et du bien-être.

Consciente des obstacles financiers auxquels elle fait face, la jeune entrepreneure a lancé un appel au soutien des institutions et du secteur privé afin de pouvoir représenter dignement son pays. À travers son initiative, elle espère inspirer d’autres jeunes à s’engager dans l’entrepreneuriat et à contribuer à l’économie nationale.

Yvonne Mwepu : disparition d’une figure politique dans un climat tendu

Au même moment, l’annonce de la disparition de l’ancienne députée Yvonne Mwepu et de son mari Martin Kabwelulu, ancien ministre des Mines, a provoqué l’inquiétude à Kinshasa. Selon le Front Commun pour le Congo (FCC), les deux personnalités auraient été emmenées par des hommes armés dans la nuit du 22 au 23 mai. Leur sort reste incertain, et les autorités congolaises n’avaient pas réagi officiellement au moment de la publication.

Bien que les motivations de cet acte restent floues, il intervient dans un climat politique marqué par des tensions entre pouvoir en place et opposition. La disparition d’Yvonne Mwepu relance aussi le débat sur la sécurité des anciens parlementaires, en particulier des femmes ayant occupé des fonctions électives, souvent peu protégées dans un contexte post-mandat.

Regards croisés

Qu’elles œuvrent pour la paix, l’innovation ou soient prises dans les turbulences de la vie politique, Liberata Mulamula, Grâce-Léonie Mukala et Yvonne Mwepu illustrent, chacune à leur manière, la diversité des engagements féminins en Afrique centrale. Leur présence dans l’actualité témoigne d’une évolution significative : celle d’une reconnaissance croissante des femmes comme actrices à part entière de la transformation du continent.

Au-delà de leurs parcours respectifs, ces femmes incarnent un appel à une participation plus inclusive dans les domaines clés du développement africain, de la gouvernance à l’économie, en passant par la sécurité. Un message fort, à l’heure où l’Afrique cherche à redéfinir ses priorités et ses modèles de leadership.

Nancy Clémence Tshimueneka