Tshopo : en perspective des préparatifs de la journée mondiale de lutte contre la traite des personnes, l'APLTP sensibilise les officiers de l'armée et de la police et ouvre sa 14e session de formation des acteurs de première ligne

APLTP
Les officiers de l'armée et de la police sensibilisés par l'APLTP sur la traite des personnes à Kisangani, chef-lieu de la Tshopo. Ph. Droits tiers.

En perspective de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre la traite des personnes, célébrée chaque le 30 juillet, l'Agence pour la Prévention et la Lutte contre la Traite des Personnes (APLTP) a procédé à la sensibilisation des officiers de l'armée et de la police sur la traite des personnes à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo. Ce qui a constitué également pour l'APLTP, l'ouverture de sa 14ème session de formation des acteurs de première ligne sur la traite des personnes.

Guy Bao Ebamu, Coordonnateur adjoint de l'APLTP explique le déroulement de la formation des officiers de l'armée et de la police à Kisangani sur la traite des personnes.

"Nous sommes arrivés à Kisangani pour commémorer la journée mondiale de la lutte contre la traite des personnes, le 30 juillet. En marge de cette activité, nous avons profité pour sensibiliser les officiers supérieurs de l'armée et de la police autour de la traite des personnes. Nous attendons d'eux qu'ils soient mieux informés sur ce phénomène de la traite. Le trafic des êtres humains est une réalité à travers le pays et le monde. Nous leur avons parlé sur la définition de la traite, ses dimensions, ses formes ainsi ce qu'ils peuvent faire en cas d'identification des cas des traites en tant que responsables de l'armée et de la police", a-t-il expliqué. 

En outre, il a évoqué la grande difficulté dont fait face la législation congolaise lorsqu'il s'agit de réprimer les infractions relatives à la traite des êtres humains. 

"La difficulté que nous avons c'est l'existence d'une loi spécifique sur la traite mais il existe dans certaines lois généraux la répression de la traite. Par exemple, la loi portant protection de l'enfant et le code pénal. La loi que nous avons déposé au parlement a déjà été déclarée recevable", a poursuivi Guy Bawe.

En outre, Dr. Ely Thelot Fils-lien, sociologue et conseiller technique de l'OIM en matière de la traite des personnes, a martelé sur la nécessité de cette formation au bénéfice des officiers de la police et de l'armée ainsi que pour tous les acteurs de première ligne dans la lutte contre ce phénomène en RDC. 

"Nous savons que la traite est un phénomène mondial qui a des conséquences graves sur la société parce qu'elle est l'une des violations le plus graves de la personne humaine. Plusieurs cas de traite des personnes sont enregistrées dans les provinces de la RDC. Malheureusement, les victimes ignorent leurs droits. Raison pour laquelle nous avons sensibilisé pour faire en sorte ces cas soient connus de tous. Il faut que les acteurs soient outillés pour faire le travail de protection, d'assistance, d'accompagnement et de réinsertion des victimes de la traite dans la province de la Tshopo", a-t-il dit. 

Par ailleurs, les bénéficiaires de cette formation ont salué l'initiative de l'APLTP pour les regaillardir des connaissances sur la traite des personnes afin de mieux prester dans leurs domaines respectifs. C'est le cas de l'Inspecteur principal provincial du Travail dans la province de la Tshopo. 

"C'est une formation très importante qui nous a permis d'avoir des notions basiques sur la traite des personnes. Ça nous a aussi permis de faire une distinction entre un certain nombre des violations des droits humains qui ne sont pas effectivement la traite des personnes. Il y a des pratiques de la traite des personnes qu'on ignorait.  Nous attendons le vote de la loi qui se trouve déjà à l'Assemblée nationale", a-t-il déclaré. 

Parmi les formes de traite des personnes les plus répandues en RDC, il y a notamment : l'exploitation sexuelle (la forme la plus répandue), le trafic des organes, la mendicité forcée, le travail forcé, l'enrôlement dans les groupes armés et la servitude domestique.

L'APLTP est le service compétent, attaché à la Présidence de la République, pour la prévention, la sensibilisation, la lutte contre le phénomène de la traite des personnes tels que l'identification des auteurs de ces actes, le suivi de leur tradition en justice jusqu'à leur condamnation ainsi que la protection des victimes des actes rentrant dans la définition de la traite des êtres humains. Elle participe au démantèlement des réseaux liés audit phénomène ; assure le suivi et concourt à la conception et l'élaboration de la politique publique en cette matière.

Jordan MAYENIKINI