Est de la RDC: la MONUSCO a facilité le rapatriement de 80 anciens combattants étrangers affiliés aux FDLR et une centaine de dépendants en réponse à l'appel des FARDC à la reddition volontaire

milicien avec Armes
Illustration/Ph. ACTUALITE.CD

Cette année, 80 anciens combattants étrangers affiliés aux Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), ainsi que plus de 127 personnes à leur charge, ont été rapatriés au Rwanda grâce à la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), a annoncé vendredi dernier au Conseil de sécurité, Jean-Pierre Lacroix, Secrétaire général adjoint des Nations unies aux opérations de paix.

Ces ex-combattants sont considérés par Kigali comme une force génocidaire et une menace pour sa sécurité intérieure. Cette opération a été effectuée en étroite coordination avec la Commission rwandaise de démobilisation et de réintégration.

"Depuis le début de l’année, la MONUSCO a facilité le rapatriement de plus de 80 anciens combattants étrangers affiliés aux FDLR et de plus de 127 personnes à charge, en coordination avec la Commission rwandaise de démobilisation et de réintégration. Déterminée à mettre à profit ses capacités et son expertise pour appuyer les efforts de paix en cours, la MONUSCO a également intensifié ses efforts pour soutenir le désarmement et le rapatriement à Masisi, Walikale et Rutshuru, en réponse à l'appel des FARDC à la reddition volontaire des FDLR. Les spécialistes DDR seront déployés sur les bases de la Mission à Kiwanja et Kitchanga, en territoire contrôlé par l'AFC/M23. Le camp de transit de Munigi, en périphérie de Goma, reste opérationnel, tandis qu'un nouveau site de transit est en cours d'établissement à Sake", a déclaré Jean-Pierre Lacroix.

Il a émis le vœu de voir le processus s'accélérer dans les prochains jours avec l'évolution des initiatives diplomatiques en cours notamment les accords de Washington. 

"Les jours et les semaines à venir seront décisifs. Les efforts diplomatiques en cours offrent une voie claire vers un règlement politique durable qui apportera un soulagement attendu depuis longtemps aux millions de Congolais touchés par des cycles de conflit successifs. Ces efforts doivent être soutenus et intensifiés pour prévenir toute nouvelle escalade et jeter les bases d'une paix, d'une stabilité et d'une prospérité durables en République démocratique du Congo et dans la région des Grands Lacs", a-t-il fait savoir.

Selon le diplomate Onusien, la MONUSCO est prête à mettre à profit son expertise et ses capacités pour appuyer les efforts de paix en cours, qui sont pleinement conformes à son mandat et à ses missions prioritaires actuelles. La Mission se prépare également à contribuer aux efforts de surveillance et d'observation du cessez-le-feu si le Conseil lui confie cette tâche. 

La MONUSCO demeure une composante essentielle de l’effort international plus large visant à résoudre la crise dans l’est de la RDC et à jeter les bases d’une paix et d’une stabilité durables dans la région des Grands Lacs. 

"Le soutien aux efforts de paix en cours ainsi que la protection des civils, le désarmement et la démobilisation, le renforcement des institutions de sécurité et la surveillance des droits de l’homme devraient constituer le cœur du mandat de la Mission. En renouvelant le mandat de la MONUSCO, j’encourage le Conseil à redoubler d’efforts pour créer les conditions nécessaires à une mise en œuvre effective, notamment le plein respect par toutes les parties de la résolution 2773 (2025) et la levée des restrictions à la liberté de circulation de la Mission", a indiqué Lacroix.

L’accord de paix entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, également appelé accord de Washington, est un traité visant à mettre fin au conflit opposant les deux pays. Il a été signé le 27 juin 2025 à Washington, aux États-Unis. Ses dispositions prévoient notamment le retrait des troupes rwandaises de l’est de la République démocratique du Congo ainsi que la cessation du soutien de Kinshasa aux milices des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR). Toutefois, le principal groupe rebelle soutenu par le Rwanda dans l’est de la RDC, l’AFC/M23, n’est pas partie à cet accord. Ce mouvement armé mène des négociations distinctes avec le gouvernement congolais dans le cadre du processus de Doha, sous l’égide de l’État du Qatar.

Clément MUAMBA