RDC-diabète : ce que précise l’OMS au sujet de cette maladie

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L’Organisation mondiale de la santé décrit le diabète comme une maladie chronique qui survient lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline (hormone régulatrice de la glycémie), ou lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. Les dernières études dévoilées par cette institution internationale présentent des chiffres importants sur l’évolution de la maladie dans le monde.

Célébrant la journée mondiale du diabète l’année dernière, Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, avait souligné que 19 millions de personnes vivent avec le diabète dans la région africaine. « Ce nombre devrait croître pour atteindre la barre des 47 millions de diabétiques d’ici à 2045 » disait-elle dans son message du 14 Nov 2021.

Selon le Rapport 2022 de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur le suivi de la lutte contre les maladies non transmissibles (MNT), le diabète, le cancer et les maladies cardiovasculaires demeurent en première ligne des causes de mortalité en Afrique subsaharienne. Le rapport révèle encore que les MNT sont responsables de 100 000 à 450 000 décès chaque année dans sept pays dont la majorité fait partie des pays les plus peuplés d’Afrique. En RDC, sur une population totale de 86 791 000, le nombre des décès liés aux MNT est de 246 300, ce qui représente 34 % de décès dus aux MNT.

 

Les années qui ont précédé, l’OMS disait qu’en l’espace d’environs 15 années, soit de 2000 et 2016, la mortalité prématurée attribuable au diabète a augmenté de 5 %. Des estimations révèlent que 1,5 million de décès ont été directement provoqués par le diabète en 2019, tandis que 2,2 millions de décès étaient attribuables à l’hyperglycémie en 2012.

 

Le nombre de personnes atteintes de diabète est passé de 108 millions en 1980 à 422 millions en 2014. La prévalence du diabète a augmenté plus rapidement dans les pays à revenu faible ou intermédiaire que dans les pays à revenu élevé.

 

Prise en charge médicale

Pour l’OMS, la prise en charge du diabète implique un diagnostic précoce en mesurant la glycémie, relativement peu coûteux.

Le traitement du diabète impose d’avoir un régime alimentaire sain et de pratiquer une activité physique ainsi que de réduire la glycémie et les autres facteurs de risque de lésion des vaisseaux sanguins. L’arrêt du tabac est également important pour éviter les complications.

Les interventions économiques et réalisables dans les pays à revenu faible ou intermédiaires sont notamment, le contrôle de la glycémie, en particulier chez les personnes atteintes de diabète de type 1, le contrôle régulier de la tension artérielle, et les soins des pieds (le patient doit veiller à l’hygiène de ses pieds, porter des chaussures adaptées, faire appel à un professionnel pour la prise en charge des ulcères et faire examiner régulièrement ses pieds par un professionnel de la santé).

Les autres interventions économiques comprennent ; le dépistage et le traitement de la rétinopathie (qui provoque la cécité), le contrôle des lipides sanguins (pour réguler le taux de cholestérol),le dépistage des premiers signes d’une maladie rénale liée au diabète, et son traitement.

Des recommandations

Par ailleurs, en vue d’améliorer l’accès équitable à des soins de qualité pour diabétiques, l’Organisation mondiale de la Santé a lancé le Pacte mondial de l’OMS contre le diabète en avril 2021. L’initiative du Pacte mondial de l’OMS contre le diabète s’appuie sur les travaux entrepris au cours de ces dernières années pour déployer l’ensemble d’interventions essentielles pour lutter contre les maladies non transmissibles (MNT) dans le cadre des soins de santé primaires dans les milieux à faibles ressources.

L’OMS reconnaît aussi que les services de prévention et de prise en charge du diabète sont des composantes essentielles de l’instauration de la couverture sanitaire universelle, pour que toutes les populations puissent accéder aux soins dont elles ont besoin.

Elle exhorte donc les gouvernements à investir pour que des produits essentiels tels que l’insuline, les glucomètres et les bandelettes réactives soient mis à la disposition de toutes les communautés. Une action qui devrait être soutenue par la formation des agents de santé dans les domaines de la prévention et de la prise en charge des maladies non transmissibles au niveau des districts et des communautés, ce qui permettra d’accroître la disponibilité des services.

Prisca Lokale