Pollutions des rivières Tshikapa et Kasaï : les attentes du Réseau des femmes par rapport au procès 

Photo d'illustration/ Copyrights: Actualité.cd
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La première audience dans le procès opposant les populations du Kasaï à la société Catoca Mining a eu lieu lundi dernier. Parmi les plaignants, le réseau des femmes pour le développement du Kasaï (RFDK) qui participe pour le compte des femmes victimes de la pollution des eaux. Focus sur cette première audience avec  l'activiste sociale July Ochano qui fait partie de ce mouvement.  


Quelle a été l’impact de votre participation à cette audience ? 


July Ochano : Le RFDK a fait un suivi d'une centaine de femmes victimes de cette pollution. Au cours de l’audience, nous avons présenté au bureau du président de la Cour, tous les éléments probants qui attestent qu'effectivement l'eau avait été polluée par la société angolaise Catoca Mining. Il y a eu notamment une dizaine de morts, parmi lesquels des grands mammifères, plus de 4.000 personnes ayant souffert de la diarrhée, des femmes qui souffrent jusqu'à ce jour des lésions génitales, des enfants et des personnes âgées qui souffrent de la toux et des éruptions cutanées. La mesure des gouvernements national et provincial d'interdire l'usage des eaux de ces rivières n'est toujours pas levée. Un travail avait aussi été fait par le député Guy Mafuta, initiant les procédures pré-juridictionnelles. Ce qui a eu pour effet, l'ouverture du procès.


Qu’exigez-vous en tant que partie plaignante ? 


July Ochano : Nous attendons que la Cour puisse se prononcer positivement quant aux dommages que cette société a causés à la population du Kasaï. Que le principe pollueur-payeur soit d'application. La société Catoca doit réparer les préjudices causés à la population Kasaïenne et principalement aux femmes du Kasaï. Nous avons demandé 20.000.000 $ à titre de dommages et intérêts. Je pense aussi que la partie du collectif des victimes a  plaidé dans le même sens. 


Avez-vous prévu d’autres actions ? 


July Ochano : que la Cour se prononce pour nous permettre de monter les échelons étant donné que la société Catoca qui ne s'est pas faite représentée en tant que partie au procès. Il va falloir qu’elle soit contrainte de s'exécuter. Il s'agit d'une guerre, d'un crime environnemental. En tant que société civile pro-droits des femmes, nous n'allons pas nous taire. Il faut que justice soit faite et que les politiques qui se sont engagés dans la diplomatie fassent en sorte que les réparations soient obtenues en faveur de la population, des femmes, des hommes et des enfants victimes.   


Par ailleurs, le RFDK fait également un plaidoyer pour que le réseau puisse être appuyé par des partenaires dans ces démarches judiciaires. « Il y a des coûts à payer à certains niveaux », conclut July Ochano. 


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Prisca Lokale