Kasaï/Tshikapa : démarrage des activités du programme d'appui à la réforme de la justice

Atelier de démarrage des activités du deuxième programme d'appui à la réforme de la justice (PARJ2)
Atelier de démarrage des activités du deuxième programme d'appui à la réforme de la justice (PARJ2)

Il se tient depuis ce mercredi 23 mars, à Tshikapa (Kasaï), un atelier de démarrage des activités du deuxième programme d'appui à la réforme de la justice (PARJ2). D'une durée de trois ans, ce programme vise à renforcer l'État de droit et à promouvoir la démocratie en RDC en vue d'assurer une indépendance au pouvoir judiciaire.

PARJ2 va axer son paquet d'activités sur 4 axes qui sont alignés sur ceux de la politique nationale de la réforme de la justice (PNRJ) notamment l'accès au droit et à une justice de qualité pour tous est amélioré, l'indépendance du pouvoir judiciaire et la performance du ministère de la justice, droits humains sont améliorés, la lutte contre l'impunité et la protection des droits humains sont renforcées et la lutte contre la corruption qui se verra aussi renforcée, lit-on dans un communiqué de presse rendu public ce mercredi à Tshikapa.

Le démarrage des activités du PARJ2 à Tshikapa intervient dans une région où des graves violations des droits de l'homme ont été commises en marge de l'insurrection de la milice du chef Kamuina Nsapu entre 2016-2018. En réponse aux exactions de la milice du chef Kamuina Nsapu, d'autres milices tribales à l'instar des Bana Mura avaient été constituées et soupçonnées de graves violations des droits de l'homme. A côté de ces actes, il y a eu également la mise à mort de 39 policiers sur la route de Kamwesha. La justice congolaise faute de moyens peine à diligenter les enquêtes et à retrouver les coupables.

Présent à la cérémonie du démarrage, le vice-gouverneur du Kasaï, Gaston Nkole, a peint un tableau peu reluisant de l'appareil judiciaire dans sa juridiction.

« Les principaux problèmes de la justice dans notre province concernent notamment le sous-effectif des magistrats civils et militaires et du personnel administratif (...) Dans le reste du ressort de la Cour d'appel du Kasaï, des infrastructures judiciaires et pénitentiaires se trouvent actuellement dans un état de délabrement très avancé et nécessitent un appui, les difficultés d'accès à la justice de qualité par les justiciables des coins reculés constituent encore autant de défis », a déclaré le vice-gouverneur.

S'inscrivant dans la continuité et la consolidation des acquis du PARJ et du PARJE, Uhaki Safi, ce programme sera exécuté dans quatre provinces à savoir l'Ituri, l'Equateur, le Kasaï et Kinshasa. Il sera mis en œuvre par l'unité de gestion pour l'appui technique et le volet infrastructures et un consortium de trois organisations internationales RCN Justice et démocratie, Avocats sans frontières et Trial international pour la demande de la justice. PARJ2 est financé à hauteur de 35 millions d'euros par le 11ème fonds européen pour le développement. Il va couvrir la période de 2022 à 2025 soit trois ans.

Sosthène Kambidi