La Cour pénale internationale (CPI) tient la semaine prochaine une audience pour entendre les arguments de Dominic Ongwen, enfant soldat ougandais devenu chef rebelle qui a interjeté appel de sa condamnation à 25 ans de prison.
Les juges de la CPI, qui siège à La Haye, décideront "en temps voulu" si un procès en appel doit avoir lieu. L'audience doit se dérouler de lundi à vendredi.
La défense d'Ongwen a fait appel de la condamnation et de la peine, alléguant des erreurs juridiques, factuelles et procédurales.
Dominic Ongwen, enfant soldat avant de devenir commandant de la brutale rébellion de l'Armée de résistance du Seigneur (LRA), a été condamné en mai 2021 pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.
Il a notamment été reconnu coupable de viol, esclavage sexuel et enrôlement d'enfants soldats. Il a également été condamné pour grossesse forcée, une première pour la CPI, crééé en 2002 pour juger les pires atrocités commises dans le monde.
M. Ongwen encourait la prison à perpétuité. Mais la CPI a jugé, à l'issue d'un procès long et complexe, que les souffrances extrêmes endurées par l'enfant qu'était le chef rebelle au moment de son enlèvement par la LRA devaient conduire à une peine plus clémente.
"L'appel interjeté à l'encontre de la condamnation est le plus important jamais examiné par la Chambre, soulevant des questions complexes et nouvelles", a déclaré vendredi la CPI dans un communiqué.
M. Ongwen a ordonné au début des années 2000 des attaques contre des camps de réfugiés, alors qu'il était l'un des commandants de la LRA, dirigée par le fugitif Joseph Kony et qui a mené une guerre brutale en Ouganda et dans trois pays voisins afin d'établir un Etat fondé sur les dix commandements de la Bible.
Selon l'ONU, la LRA a massacré plus de 100.000 personnes et enlevé 60.000 enfants lors de violences qui se sont étendues au Soudan, à la République démocratique du Congo et à la République centrafricaine.
M. Ongwen, qui s'est rendu en 2015, est le premier commandant de la LRA à être jugé par la CPI. Joseph Kony, considéré comme toujours en fuite, est visé par un mandat d'arrêt de la Cour.
M. Ongwen, surnommé la "fourmi blanche", a toujours nié les accusations portées contre lui, estimant être la première victime d'enlèvement d'enfants.
AFP avec ACTUALITE.CD