La première audience dans le procès du meurtre de Anne-Marie Buhoro s’est tenue cet avant-midi à Minova, dans la province du Sud-Kivu. Venues assister au procès, des survivantes se sont exprimées par rapport à leurs attentes vis-à -vis de la justice congolaise.
« Que celui qui a donné la mort à notre sœur Anne-Marie subisse la rigueur de la loi. Non à l’impunité, Tolérance Zéro à M. Saleh ! » fulmine Mamy Kitsa, originaire du Nord-Kivu.
Dans le village de Minova où elle vivait, Anne-Marie travaillait pour l’hôpital de Panzi en tant qu’activiste des droits de l’homme. Desanges Kabuo, coordinatrice régionale du Mouvement des Survivantes de la RDC vient du même village. Elle regrette de voir Saleh Bin Saleh Jérémie nier les faits qui lui sont imputés.
« Voir cet homme nier son crime et accuser le fils d’Anne-Marie d’avoir tué sa mère, entendre l’incohérence de ses propos nous écœurent » a-t-elle affirmé.
« Nul n’a le droit d’ôter la vie à une personne. En plus d’être une mère et une sœur, Anne Marie était un espoir pour plusieurs personnes. Tuer Anne Marie c’est ajouter des orphelins, ajouter des victimes et casser tous les espoirs de toutes les survivants.es des violences sexuelles » dit à son tour, Tatiana Mukanire, Coordinatrice Nationale du Mouvement. Elle recommande par ailleurs un procès « digne ».
Ce procès s’est ouvert au moment où une autre audience se tient à Kamituga, dans la même province du Sud-Kivu, au sujet du meurtre de Charline Kitoko, une journaliste qui a succombé aux coups de son époux. Anne-Marie Buhoro est décédée dans la nuit du 28 au 29 janvier, après avoir reçu 4 balles au niveau de la hanche, tirées par son conjoint, Saleh Bin Saleh Jérémie Mobango.
Prisca Lokale