Assemblée nationale: un collectif d’élus sollicite une session extraordinaire pour notamment débattre de dysfonctionnement de la chambre: “le Président Mboso a tendance à s'allier à la Présidence de la République”

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Le collectif des députés nationaux de 26 provinces (C26) suggère la convocation d'une session extraordinaire avant l'ouverture de la session ordinaire du mois de mars. Iracan Gratien de Saint-Nicolas, coordonnateur de ce collectif estime qu'il y a des questions urgentes au niveau de la République qui doivent être traitées par l'Assemblée nationale. Parmi ces questions, il cite notamment le dysfonctionnement de la chambre basse.

"Nous voulons que le Président de l'Assemblée nationale avec son bureau et les autres membres puissent s'activer en tant que responsables. Nous avons pratiquement une défaillance dans la gestion politique de l'Assemblée nationale et dans la gestion administrative de l'Assemblée nationale et nous ne pouvons pas continuer comme ça. Vous avez vu la série des problèmes que nous sommes en train de gérer, les députés nationaux, l'Assemblée nationale aujourd'hui est exposée, son indépendance est en train de disparaître, c'est très grave", a-t-il dit au cours d'une interview à ACTUALITE.CD ce jeudi 27 janvier 2022.

Les députés sont en vacances parlementaires pendant trois mois. Pendant cette période l’Assemblée nationale a habilité le gouvernement à légiférer sur certaines matières dont le renouvellement de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri. Pourquoi ne pas attendre carrément la session de mars pour présenter vos revendications ?

"Ce n'est pas la question des revendications, la constitution a tout prévu, on peut convoquer une session extraordinaire si on trouve qu'il y a une urgence et la situation dans laquelle nous sommes en train de nous acheminer est très grave. Quand vous prenez la situation de l'Est, l'état de siège qui est contrôlé par le parlement, aujourd'hui il n'y a même aucune analyse, on n’évalue même plus les opérations militaires, les gens continuent à mourir, on a la mutualisation des forces [armées congolaise et ougandaise] qui n'est plus encadrée et l'Assemblée nationale ne sait plus travailler dans ce sens là, il y a des urgences dans le pays", a souligné M. Iracan.

Et d'ajouter :

"Il faut réorganiser la gestion politique du pays, nous sommes face à un danger terrible, le Président Mboso Christophe a plutôt tendance à s'allier à la Présidence de la République et à suivre des instructions qui viennent de la Présidence de la République et non se baser sur le travail des députés nationaux et ça c'est très grave".

Si rien n’est fait, ce collectif de députés nationaux n'exclut pas la possibilité d'user d'autres moyens légaux pour prévaloir son droit.

Depuis le 24 décembre 2021, les députés nationaux tout comme les sénateurs sont en vacances parlementaires après avoir habilité le gouvernement à légiférer en ce qui concerne la prorogation de l'état de siège mais aussi la ratification de certains accords des crédits et des prêts. Cette habilitation durera jusqu'au 14 mars, soit un jour avant l'ouverture de la session ordinaire de mars. L'habilitation du gouvernement est conforme à l'article 129 de la constitution.

Clément Muamba