RDC : réticence des chrétiens ce dimanche à se rendre aux lieux de culte au lendemain de l'explosion meurtrière à Beni

Beni
La paroisse catholique Saint Gabriel au quartier Malepe dans la ville de Beni

Les cultes ont été perturbés dans plusieurs églises ce dimanche 26 décembre dans la ville de Beni (Nord-Kivu), au lendemain d’une attaque à la bombe qui a visé un resto-bar faisant provisoirement 8 morts. 

La peur a affecté de nombreux chrétiens qui ont vécu un Noël sanglant samedi dans la soirée, comme Aza Tchibalonza qui elle, a décidé de rester à la maison: “J’ai eu peur de me rendre au culte parce que j’ai comme impression que les terrorise en question sont en train de cibler les endroits surpeuplés “.

Dans la quasi-totalité de paroisses catholiques de la ville de Beni, la messe n’a pas connu un fonctionnement normal.  Au moins 60 % des fidèles n’ont pas répondu au rendez-vous.

“ La période de Noël, les chrétiens viennent en masse à l’église mais aujourd’hui, contrairement aux jours passés, suite à l’éclatement d’une bombe samedi les, chrétiens ont eu peur de faire le déplacement à l’église. Au centre-ville par exemple, au Sanctuaire, on avait prévu 5 messes mais contrairement aux jours passés, il y a seulement 40 % de chrétiens qui sont venues à l’église, il y a eu diminution sérieuse des chrétiens vu la peur qui règne dans la population de la ville de Beni", explique à ACTUALITE.CD, l'abbé Ethienne Mutumoya, vicaire à la paroisse Saint Gabriel situé au quartier Malepe, dans la commune Beu.

Des dispositifs sécuritaires ont été renforcés dans certaines églises de la ville. C'est le cas d’une  église protestante localisée à la périphérique de Beni où la surveillance a été renforcée. 

“Nous avons essayé de voir l’attitude des chrétiens. Nous avons à chaque porte [des dispositifs de surveillance] pour renforcer la sécurité. Les agents verifiaient ce que la personne transporte si elle a une mallette", témoigne
Néhémie Mbayirwe, secrétaire à la  la paroisse protestante située au quartier Kasabinyole, dans la commune de Ruwenzori.

Le reporter d'ACTUALITE.CD a constaté également la paralysie des activités au marché central de Kilokwa.

Le nombre des victimes de l’attentat à la bombe ce samedi ba été revu à la hausse. Il est passé de six à huit personnes tuées dont le kamikaze affirme à ACTUALITÉ.CD, le responsable de l’hôpital général de référence de Beni, après le décès ce dimanche de deux blessés. Au total, 18 blessés ont été reçus dans divers hôpitaux de la ville après l'attaque à la bombe. 

Contexte

C'est le troisième cas d'attaque à la bombe à Beni depuis juin dernier, peu après l'entrée en vigueur de l'état de siège. La première attaque à la bombe avait visé une paroisse de l’église catholique au quartier Butsili. Deux fidèles ont été blessés. La deuxième attaque perpétrée dans un débit de boisson avait causé un mort, le kamikaze qui avait actionné l’explosif. Deux complices ont été arrêtés, selon l’armée.

L'incident de ce samedi intervient dans un contexte des opérations conjointes des armées congolaise et ougandaise depuis le 30 novembre dernier contre les combattants des Forces démocratiques alliées (ADF) dans le territoire de Beni au Nord-Kivu et dans le territoire d'Irumu en Ituri. Les deux armées affirment avoir détruit des principaux bastions des terroristes dans la région de Beni. 

Yassin Kombi