La direction du Centre d’études stratégiques et de sécurité internationale (CESSI) a, dans un document publié ce weekend, souligné que la coopération Sino-Congolaise est un véritable coup de pouce pour la réduction du chômage et de la pauvreté en République démocratique du Congo (RDC).
A en croire le CESSI, l’implantation des sociétés minières à capitaux chinois en RDC a favorisé la création d’emplois, lesquels contribuent à la réduction de la pauvreté dans plusieurs familles. « Il s'agit des résultats d’une coopération pragmatique et modèles de partenariat public-privé dans le secteur minier notamment : SOMIDEZ, RUASHI Mining, Tenke Fungurume Mining (TFM), LAMIKAL, COMMUS, SICOHYDRO, COMIKA et MMG, SICOMINES », note le CESSI.
La même source indique , en outre, que toutes ces entreprises Chinoises disposent des usines de classe internationale qui ne visent que les meilleures.
« Les équipements dont disposent ces sociétés ont une technologie de pointe adaptée dans la chaîne de production du cuivre et de cobalt et facilite la suivie des opérations de production à partir des salles de contrôle bien numérisées où les Chinois assurent le transfert de la technologie à leurs collègues congolais », poursuit le document.
Pour la même source, une mention spéciale revient à la société Tenke Fungurume Mining (TFM) où la salle de contrôle est tenue exclusivement par les Congolais bien formés.
Climat de collaboration entre les travailleurs chinois et congolais
Le document publié par le CESSI évoque aussi le climat de collaboration entre les travailleurs chinois et congolais. Pour ce centre d’études, en dépit de barrières culturelles et linguistiques, il règne un bon climat de collaboration entre les travailleurs chinois et congolais dans tous les échelons. « Les travailleurs sont traités dans le respect des principes des droits humains, des directives de l’OCDE et des lois de la RDC. La politique salariale dépend des réalités de chaque société. Le plus bas salaire pour la catégorie non classifiée varie entre 300 et 600$ par mois », écrit le CESSI.
En ce qui concerne la sécurité et l’hygiène au travail, ledit document indique que toutes ces sociétés veillent à la sécurité et au bien-être des travailleurs pendant les heures du travail. Cela se matérialise par la mise à la disposition des travailleurs de tenues de protection appropriées pour les mines.
S’agissant de la lutte contre la Covid-19, le document rapporte que le respect des gestes barrières est de rigueur. L’alcool, la drogue, la violence physique, la ceinture de sécurité, l’accès aux zones interdites, etc. sont entre autres strictement prohibés.
Quant à l’exportation des produits finis vers les principaux clients, note le CESSI, elle se fait sous le contrôle des services de l’OCC, de Centre d’Expertise, d’Evaluation et de Certification des de substances minérales précieuses et semi-précieuses (CEEC) et de la DGDA présents dans les sites. « Il n’y a donc pas sortie frauduleuse des minerais ni pillages des ressources naturelles par ces sociétés », précise le document.
Impact social de la coopération minière
Le document du CESSI fait savoir que la coopération Sino-Congolaise dans le secteur minier est un véritable levier de développement communautaire en RDC. Selon les représentants des communautés locales, poursuit le document, cette coopération est très bénéfique parce qu’en quelques années seulement, l’on voit de grandes réalisations dans la communauté. Les sociétés minières contribuent beaucoup au trésor public depuis quelques années. Elles ont une vision du développement intégral de la RDC. Leurs actions ne bénéficient pas seulement aux communautés riveraines des mines, mais également à d’autres provinces.
« Pour le cas de la SICOMINES, qui est un acteur principal de la Convention de Collaboration, elle accompagne l’Etat Congolais dans la réalisation de grands projets d’infrastructures et accélère le développement socio-économique. Sous la direction du ministère des Infrastructures et de l’Agence Congolaise des Grands Travaux, plus d’un milliard de dollars Usd ont été affectés dans les projets d’infrastructures ; 43 contrats d’infrastructures ont été conclus, pour Kinshasa la capitale et les différentes provinces telles que Haut-Katanga, Lualaba, Nord-Kivu, Tshopo et Sud-Kivu », rapporte le document du CESSI.
Et de poursuivre :
« La SICOMINES a également financé la construction d’un stade de 6.976 Km2 et d’une capacité de 15.000 assises à Kalemie, dans la Province de la Tanganyika. En juillet 2021, elle a offert un fond de 300.000 dollars Usd et des matériels de protection contre la Covid-19 d’une valeur de 500.000 dollars USD, via le Gouvernement, aux sinistrés de Goma dans le Nord-Kivu. De ces sociétés minières, il convient de signaler que le statut particulier de la SICOMINES fait d’elle bénéficiaire d’exemption de certaines taxes ».
Toutefois, ces sociétés font face à des défis qui, de fois, entravent la bonne marche de leurs activités, précise le CESSI. Les principaux défis sont : le déficit et instabilité de courant électrique ; La mauvaise interprétation de textes légaux par certains services qui ne doivent pas intervenir dans la gestion d’une mine d’où tracasserie judiciaire ; la recherche de compensation, même par la fraude de certains membres de la communauté ; L’envahissement des sites miniers par les creuseurs illégaux au risque et péril de leur vie ; Le vandalisme des enjeux et violence contre les travailleurs par les creuseurs, cas de la COMMUS ; La lenteur administrative ; La question de l’employabilité des jeunes.
Que retenir de la coopération minière entre la Chine et la RDC ?
D’après ce centre d’études, sur le plan économique, cette coopération est avantageuse pour la RDC car elle a favorisé non seulement l’augmentation de la demande en minerais par la Chine, mais aussi la hausse des prix des matières premières entraînant ainsi l’amélioration des recettes d’exportation et de terme d’échange, ainsi que l’augmentation des investissements chinois en RDC et la création d’emplois.
Cependant, poursuit la même source, l’industrie de transformation faisant défaut à la RDC, qui n’exporte que les produits bruts dont la chaîne de production se poursuit ailleurs. Une situation qui la maintient en position de simple fournisseur des matières premières et ne favorise pas son développement industriel. « L’Etat congolais doit négocier avec ses partenaires chinois dans le sens d’installer les usines de fabrication de câbles électriques, des poignets pour que la chaîne de production se poursuive en RDC. Et cela dans le souci de donner une valeur ajoutée au cuivre de la RDC », fait savoir le CESSI.
Cette structure conclut qu’au regard de l’agitation observée à la suite de la présence chinoise en RDC, les intelligences congolaises doivent se sentir interpellées pour contrecarrer cette guerre à la fois économique et médiatique visant à ternir l’image de la Chine en général et des sociétés minières chinoises en particulier. A cet effet, des études pointues doivent être menées par les Thing-Tank congolais et chinois sur la compréhension des enjeux de cette guerre, sur les stratégies pour consolider et améliorer davantage cette coopération dans l’optique de la construction d’une communauté de destin pour l’humanité.