Procès Chebeya : au lieu de comparaître comme renseignant, le général Djadjidja souhaite plutôt répondre des faits à sa charge 

Comparution du général Djadjidja au procès dans l'affaire Floribert Chebeya et Fidèle Bazana
Comparution du général Djadjidja au procès dans l'affaire Floribert Chebeya et Fidèle Bazana

L’instruction de l’affaire du meurtre de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana en juin 2010 s’est poursuivie mercredi 3 novembre devant la Haute Cour militaire. Le Général Zelwa Katanga « Djadjidja » a comparu comme renseignant dans ce dossier. Mais Djadjidja a, avant tout, remis à la Haute Cour un mémorandum dans lequel il signifie qu’il ne veut pas faire la déposition en tant que renseignant, mais qu’il souhaite plutôt se défendre, assisté de son avocat.

Le général Djadjidja est également poursuivi par la justice militaire dans le même dossier. Il avait déjà été entendu par l’auditeur général des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ce qui justifie sa demande.

« Je suis en détention parce que poursuivi par l'auditeur militaire général devant la Haute Cour militaire. A travers sa décision du renvoie du 21 juin 2021, j'ai comparu et je comparais à ce jour comme témoin ou renseignant dans la présente Cour alors que je suis moi-même poursuivi par la Haute Cour pour les mêmes faits (…) Après la première audience, j'ai échangé avec mon avocat qui a estimé que je devrais plutôt me défendre au lieu de témoigner. Examinant le concept prévenu et témoin ou renseignant, j'ai retenu qu'un prévenu est la personne traduite devant un tribunal ou une Cour pour répondre d'une infraction ou d'un délit tandis qu’un témoin est une personne capable de donner les informations sur les faits à un tribunal ou une Cour en besoin pour éclairer sa religion à l'exception de la victime, du prévenu et du suspect. Ce qui me pousse à retenir que les deux qualités ne peuvent, sous réserve d'être autrement recadrées par votre Cour, être retenues dans le chef d'une même personne », explique le général Zelwa Katanga.

Il souhaitait répondre à la Cour sur les charges retenues contre sa personne, assisté de son conseil.

« J'aimerais pour le respect du droit de la défense qui est fondamental et constitutionnellement protégé que la haute me permette, soit de comparaître assisté de mon avocat comme les lois le prévoient comme je suis un jeune prévenu, soit me laisser attendre lorsque je serai invité pour l'instruction des charges qui sont portées contre moi dans l'audience à laquelle je serai forcément assisté par mes avocats pour assurer ma défense », a-t-il souhaité.

Après plusieurs tentatives de refus de répondre aux questions de la Cour, Djadjidja a finalement décidé de se livrer au jeu de questions-réponses, mais sans plus de détails. La Cour lui a notamment demandé s’il connaissait le lieutenant Banza, celui qui aurait creusé la tombe de Fidèle Bazana dans la concession du général cité.

L’affaire a été renvoyée à mercredi 10 novembre prochain. La Cour va effectuer une descente à Mont-Ngafula, à Mitendi dans la concession du général Djadjidja.

Ivan Kasongo