La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), s'est expliqué ce vendredi 22 novembre sur la grève généralisée dans les écoles publiques et conventionnées depuis le lancement de la rentrée scolaire le 4 octobre dernier par le ministre de l'enseignement primaire secondaire et technique (EPST). Pour les prélats, ce mouvement de grève ne signifie pas le refus de la gratuité par les écoles du réseau catholique, mais plutôt, une manière de protester contre le "sous financement de l'éducation" qui ne permet pas aux enseignants de toucher un salaire significatif.
"La gratuité est un droit constitutionnel. Pour la CENCO, elle est donc irréversible et non négociable, mais cela n'est possible que si les réformes nécessaires se mettent en place et les moyens financiers conséquents les accompagnent. Il est hors de question que la gratuité de l'enseignement de base repose sur l'exploitation des enseignants, il est urgent que le gouvernement se penche sur toutes les questions des fonds soulevées”, dit la CENCO dans une déclaration lue par son secrétaire général, abbé Donatien Nshole.
Il faut innover le système éducatif congolais.
“N'est-il pas temps pour le gouvernement d'abandonner les approches qui n'apportent aucune solution et que tout le monde reconnaît comme peu constructifs dans la gestion de la crise actuelle. il s'agit par exemple de la banalisation du déclin que connaît actuellement notre système éducatif, notamment dans les conditions d'apprentissage dans les infrastructures, manuel, méthode d'enseignement et d'évaluation et dans la qualité de la formation dispensée", ajoute l’épiscopat.
La CENCO demande de ne pas politiser " le mouvement de grève actuel qui ne découle que du sous financement de l'éducation, du manque de redevabilité des dirigeants”, tout en réitérant que cette grève n’est pas ‘le refus de la gratuité par les écoles du réseau catholique”.
Les évêques déplorent “les intimidations et les menaces des enseignants qui ne réclament que leurs droits conférés par l'accord de Bibwa à défaut l'accord Mbudi”.
“Quoi qu'il en soit, la CENCO réitère sa disponibilité à accompagner la mise en œuvre effective et réaliste de la gratuité de l'enseignement de base pour autant que le gouvernement soit disponible à une collaboration sincère", conclut la CENCO.
Depuis le lancement de la rentrée scolaire, seules les écoles privées fonctionnent et les cours y sont dispensés effectivement. Les écoles publiques et conventionnées sont en grève. Les enseignants exigent l'augmentation de leurs salaires et la prise en charge des nouvelles unités. Les pourparlers entre le banc syndical et le gouvernement devraient reprendre. Un arrêté interministériel a déjà été signé pour la reprise des travaux entre les deux parties. Entre temps, les élèves mécontents et lassés par le mouvement de grève multiplient des manifestations à travers le pays en vue d’exiger la reprise des cours.
Ivan Kasongo