Forum sur l'énergie en RDC : les acteurs de la société civile appellent le gouvernement à donner plus de fonds à l'autorité de régulation de l'électricité pour accorder l'accès à l'énergie à tous les congolais

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Après l'organisation du 5 ème forum sur l'énergie en République Démocratique du Congo à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga, les acteurs de la société civile impliqués dans le secteur énergétique, appellent le gouvernement congolais à donner plus de moyens à la structure étatique qui existe déjà pour accorder l'accès à l'énergie à tous les congolais.

"Le gouvernement doit capitaliser l'installation de l'autorité nationale de l'électrification et des services énergétiques en milieux rural et péri-urbain (ANSER) pour l'électrification du pays. Il est important de capitaliser cette structure étatique qui existe déjà en allouant des fonds significatifs pour arriver au fin d'électrification du pays" explique, ce mardi à ACTUALITE.CD, Freddy Kasongo, membre du réseau Mwangaza, regroupant plusieurs ONG impliquées dans le secteur énergétique.

Et de poursuivre :

"7 ans après la promulgation de la loi sur le secteur énergétique, c'est une déception au niveau de la société civile. Déception parce-que nous ne pouvons pas comprendre que durant 7 ans, les mesures d'application de cette loi n'ont jamais été finalisé. Nous ne pouvons pas comprendre que depuis 7 ans que l'autorité de régulation du secteur de l'électricité soit opérationnelle il ya moins de deux ans. Ça pousse à des questionnements, à se demander ce qu'est la vision du gouvernement sur l'électrification de la RDC. L'article 48 de notre constitution garantit l'accès à l'énergie à toute la population. Il est déplorable aujourd'hui, alors que la République est engagée sur plusieurs questions notamment dans le cadre d'atteinte des objectifs de développement durable à l'horizon 2030, de voir comment nous sommes ensemble de perdre beaucoup d'années sans initiatives réelles pouvant aider à éclairer la population".

A propos du 5 ème forum sur l'énergie en RDC, Freddy Kasongo évoque notamment la nécessité d'outiller l'autorité de régulation de l'électricité au pays.

"Le forum a effectivement évoqué la question delà nécessité d'améliorer la desserte en électricité en transformant notamment le potentiel disponible au pays. Il a été un forum des entreprises privées, et lorsqu'on parle des entreprises privées, il y a un gain dans tout ce qu'elles sont entrain de faire. Si les opérateurs privés parlent de l'amélioration du taux de desserte en électricité, la première déchiré c'est que cette énergie devra d'abord profiter à ses privés. On vend pour faire des bénéfices et non pour faire de perte comme c'est le cas avec la Société Nationale d'électricité (SNEL) qui nous donne de l'énergie sociale. Toutes les initiatives portées par les privés pourraient contribuer à l'amélioration de la desserte en électricité, mais l'électricité pour ceux qui ont la capacité de payer et non l'électricité pour la population. Les organes de régulation ont été mis en place, il faut des moyens pour leur fonctionnement dans les différentes provinces, et que cet organe de régulation puisse avoir les moyens pour donner de l'énergie à la population" a t-il poursui.

Contexte

La semaine dernière, le ministre des Ressources Hydrauliques et de l’Électricité, Olivier Mwenze Mukaleng, a procédé au lancement de la 5ème édition de la conférence sur l'énergie organisée par DRC NRJ et la Fédération des Entreprises du Congo (FEC) à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Haut-Katanga. 

Olivier Mwenze Mukaleng avait fait savoir que ce forum présentait une double opportunité à son ministère, celle d’être un lieu d’échange entre les acteurs étatiques et privés du secteur de l’énergie, et celle d’offrir une vitrine de ce qui se fait dans le secteur de l’énergie en République Démocratique du Congo.

Côté Fédération des Entreprises du Congo, Albert Yuma avait plaidé pour l'amélioration du fonctionnement de l’Autorité de régulation du secteur de l’électricité (ARE) et de l’Agence nationale des services énergétiques dans les milieux rural et péri-urbain (ANSER) grâce notamment à une meilleure représentations dans les provinces à fort développement des projets énergétiques. Cela permettrait, à l'en croire, à un meilleur suivi et un meilleur traitement des  dossiers sur l'accélération dans la délivrance des documents administratifs et des autorisations aux opérateurs économiques, car il est difficilement concevable que des investisseurs qui viennent prendre des risques souffrent de temps de traitement de leur dossier sans commune mesure avec le temps nécessaire à la décision administrative.

José MUKENDI