Compétences, réalisation des missions assignées à cette institution, recentrer le débat sur l’intérêt général,des femmes dans la ville de Kinshasa s'expriment face au blocage observé actuellement dans le processus de désignation des animateurs de la Commission Electorale Nationale Indépendante.
« C’est une bonne proposition », s’exclame Thérèse Amisi, vendeuse de friperie. Elle s’explique, «les hommes ont dirigé la CENI depuis toutes ces années, quel est le résultat ? Le temps est arrivé de confier la présidence de cet organe à une femme. Nous pouvons être sûrs d’avoir des élections crédibles en 2023 si une femme parvient à diriger cette institution ».
« Je pense que si une femme est compétente et qu’elle est capable de réaliser les missions assignées à la CENI, il faudrait lui donner cette chance. Oui, les femmes compétentes et déterminées sont nombreuses en RDC » dit brièvement Schela Matondo, ménagère.
Pour Eunice Balenza, étudiante à la faculté de médecine de l'Université Kimbanguiste, loin d’être une question de genre, ce poste exige la conformité au profil demandé. « Je suis de celles qui soutiennent la méritocratie plutôt qu’une simple promotion de genre. Si l’on veut qu’une femme occupe ce poste, on devrait tenir compte des compétences, pas de la familiarité, du favoritisme, mais vraiment la personne qu’il faut à ce poste pour conduire la CENI vers des élections attendues en 2023 » a-t-elle affirmé.
De l’intérêt général
Au-delà des caractéristiques citées par les précédentes femmes, Jeannette Olongamba et Louise Kwensaku évoque la question du tribalisme et l’impact de cette désignation pour la jeunesse congolaise.
« Nous voulons un changement par rapport au processus électoral en RDC. Nous sommes tous d’accord sur ce point », veut s’assurer Jeannette Olongamba, agent au ministère de la Santé.
Et d’ajouter, « une femme peut avoir le bon profil. Mais l’une des raisons qui sèment le manque de consensus entre les parties prenantes, seraient la tribu du candidat proposé (Denis Kadima ndlr), je pense que l’on peut désigner un autre candidat qui ne soit pas de la même tribu que le Chef de l’Etat. Cela empêcherait tout soupçon de mainmise sur le processus ».
A Louise Kwensaku, d’argumenter concernant l’intérêt général. « Il ne s’agit pas de mettre une femme ou un homme à ce poste. Je pense que ce qui manque à la RDC, c’est la volonté de faire avancer les choses et notamment de prendre des décisions en faveur de l’avenir de notre nation. Combien de personnes ont été enterrées depuis le début des processus électoraux en RDC ? Combien voulons-nous encore perdre ? Pensons-nous au Congo que nous allons laisser aux générations futures ? ce sont là les questions de base avant de placer un individu à un poste de responsabilité », a-t-elle épinglé.
Pour rappel, la session parlementaire de septembre s’est ouverte hier, 15 septembre à l’Assemblée Nationale. Parmi les questions clés de cette session, il y a également la désignation des animateurs de la CENI.
Prisca Lokale