Les réseaux sociaux sont particulièrement dominé par les jeunes. Certains y développent leurs entreprises, tandis que d’autres se divertissent et parfois ruinent la vie de leurs semblables. Que faire lorsque les dérives s’installent ? Eléments de réponse avec le sociologue Gauthier Musenge Mwanza.
Le sociologie relève en premier lieu, les impacts tant positifs que négatifs de l’internet et particulièrement des réseaux sociaux sur la vie des jeunes. « L’internet a facilité la tache aux populations. A travers lui, les jeunes sont connectés au monde entier. Ils font des recherches dans le cadre de leurs études, ils se forment, s’informent et apprennent à innover. »
Un conflit des générations
Concernant le côté négatif des réseaux sociaux, le professeur évoque surtout le fait que « les adultes n’ont pas la possibilité de suivre de près ce que font les jeunes (enfants ou tout mineur) » mais aussi, le désir de liberté pour les jeunes.
« Les jeunes passent du temps seuls devant les ordinateurs et peuvent accéder à des images à caractère sexuel, sans restriction. Ils découvrent le sexe assez tôt, deviennent sexuellement actifs. Cela occasionne la dépravation des mœurs, les coutumes et traditions africaines ne sont plus honorées. Les jeunes imitent ce qu’ils voient sur les réseaux sociaux », explique-t-il. Ensuite, poursuit-t-il, « un conflit des générations s’installe. Il y a d’une part, des ainés qui veulent conserver la culture et les coutumes et traditions anciennes et d’autre part, les jeunes qui veulent être libres et profiter de la vie. »
Entre 2018 et 2020, la RDC a connu une série d'affaires ayant trait à la vie de couples. Des images à caractère sexuel ont été postées et partagées plusieurs fois sur les réseaux sociaux.
Pour Gauthier Musenge, dans la plupart des cas, l’objectif de ces publications est de ternir la réputation de la victime. « Les gens commencent à utiliser les réseaux sociaux comme une arme contre ceux qui s’opposent à eux. Un homme peut publier des photos nues d’une femme pour la ridiculiser, une femme peut aussi le faire. Il existe également des personnes qui trouvent du plaisir à filmer leurs ébats sexuels et conserver ces souvenirs. Celles-ci filment sans intention de nuire. Mais, il peut se faire que le téléphone, l’ordinateur ou tout autre matériel soit volé ou confié à un réparateur. Ces images seront publiées à leur insu.»
La prudence et l’éducation, deux armes efficaces contre les dérives
Que faire pour limiter l'impact négatif des réseaux sociaux ? Le sociologue Gauthier Musenge propose deux solutions.
Au niveau des jeunes, « il faut bien les éduquer. Un enfant qui connait la valeur de son corps et celui de son semblable ne pourra pas publier aussi facilement des images à caractère sexuel sur les réseaux sociaux Et pour les plus jeunes, les parents devraient mettre à leur disposition des tablettes, avec un programme bien défini par les parents », soutient-il.
Aux adultes, Gauthier Musenge propose de faire preuve de prudence. « Nous devons tous être prudent dans les actes que nous posons à l’ère des réseaux sociaux. On ne devrait pas garder des images à caractère sexuel sur nos différents appareils et ne pas les confier à toute personne », dit-il.
Gauthier Musenge Mwanza est professeur d’universités depuis 2014. A l’Unikin, il travaille au sein du département de sociologie. Il enseigne également à l’Université Catholique du Congo (UCC).
Prisca Lokale