Agenda de la femme à l’UA : Annie Matundu propose « d’investir dans la mise en œuvre des textes.»

Résolution 1325 : « la femme participe réellement à la consolidation de la paix en RDC » Annie Matundu

C'est une figure de proue dans la défense des droits des femmes, elle est également présidente de la ligue Internationale des femmes pour la paix et la liberté. Contactée par le Desk Femme, Annie Matundu livre son point de vue sur les priorités en matières du genre de développement au cours du mandat RDC à l’Union Africaine. 


« Dans de nombreux pays africains, les femmes souffrent des différentes formes des violences. Sexuelles, domestiques, conjugales (très accentuées avec la pandémie Covid-19), cette thématique doit être suffisamment débattue au cours de ce mandat », souligne Annie Matundu. 


Pour y remédier, elle propose de faire référence aux textes juridiques existants. « Il existe des lois sur l’agenda Femme en Afrique. En RDC, nous avons la loi du 26 juillet 2006 sur les violences sexuelles, nous avons la Stratégie Nationale Révisée de Lutte contre les Violences basées sur le genre (SNCBG-r) ainsi que le plan d’Action de la Résolution 1325. Je crois que les autres pays africains disposent également de différents programmes ainsi que des plans mis en place à ce sujet. Que l’Union Africaine travaille sur la mise en œuvre de ces différents mécanismes et stratégies. Cela ne servirait à rien d’adopter des nouvelles lois si la mise en œuvre n’est pas réelle ».


Mettre Fin aux inégalités entre l’homme et la Femme


Pour améliorer la représentation politique des femmes, encore une fois, Annie Matundu revient sur des textes. « En RDC, nous avons la loi portant modalités d’application de la parité Homme-Femme, nous avons également le plan d’action national deuxième génération mais il se pose d’énormes difficultés dans la mise en œuvre. Il manque une volonté politique. Le président de la République, qui devient aussi président de cette grande Institution évoque dans tous ses discours la dimension genre. Récemment, il a promis de faire jouer un rôle intense aux femmes et aux jeunes. Il faudra que cela soit une réalité en Afrique », et d’ajouter, « la participation politique de la femme en Afrique sera également possible si le département travaille intensément pour mettre fin aux inégalités qui existent entre l’homme et la femme dans les postes de prise des décisions dans la sphère politique nationale et continentale ».


 L’autonomisation des femmes, garantie pour une Afrique prospère


Du point de vue développement, Annie Matundu propose aux Etats membres de l’Union Africaine de privilégier la paix et l’autonomisation des femmes. « Si la femme n’est pas autonome, ce sera difficile d’avoir une Afrique développée. Il faut également savoir qu’aucun Etat au monde ne se développe sans la consolidation de la paix. La paix et la sécurité vont permettre à la femme de se développer à travers l’entrepreneuriat.»


Pour rappel, la Direction ou Département Femmes, Genre et Développement (WGDD) de l’UA est chargée de diriger, guider, défendre et coordonner les efforts de l'UA en matière d'égalité entre les hommes et les femmes et de développement et de promouvoir l'autonomisation des femmes en s'assurant que les pays africains respectent la Déclaration solennelle de l'UA sur l'égalité hommes-femmes en Afrique (SDGEA).

La Direction conçoit des programmes et des projets basés sur les politiques et les cadres adoptés par les États membres de l'UA. Elle supervise également l'élaboration et l'harmonisation des politiques liées au genre ; elle définit des stratégies d'intégration de la dimension genre au sein de la Commission, des organes de l'UA et des États membres ; et elle soutient le renforcement des capacités en dispensant une formation sur les politiques et instruments relatifs au genre.

Prisca Lokale