RDC/Union Sacrée : Annie Bambe propose que « l’Informateur soit une femme issue de la Société Civile »

RDC/Union Sacrée : Annie Bambe propose que « l’Informateur soit une femme issue de la Société Civile »

Membre de la Coalition Beijing +25, défenseure des droits de l’homme et présidente du Forum pour les droits des jeunes et enfants au Congo (FODJEC), ce 23 décembre, Annie Bambe  livre ses impressions au sujet du profil de l’Informateur ainsi que la composition du gouvernement de l’Union Sacrée. Puiser dans la société civile et respecter les droits des femmes sont les deux éléments qu'elle préconise.


« Je préfère parler de l’Informatrice parce qu'en parlant d'informateur, l’opinion a tendance à penser qu’il est exclusivement réservé à un homme d’identifier la majorité au niveau du parlement. Les femmes compétentes et capables d’assumer ce poste existent. Il n’y a pas de profil particulier qui puisse différencier un homme d’une femme à ce poste » explique Annie Bambe. 


Elle cite par ailleurs les critères de désignation pour l’Informatrice qui devrait provenir de la Société civile. « Il faut une femme engagée, qui maitrise le milieu socio-économico-politique congolais, qui comprend la situation actuelle et sait placer une gouvernance adaptée au contexte. Une femme qui soit honnête et crédible. Ces atouts peuvent facilement être trouvés au sein de la Société civile », soutient Annie Bambe


A la suite des discours prononcés par Félix Tshisekedi, notamment après les consultations tenues au palais de la nation et devant les deux chambres du parlement réunies en Congrès, plusieurs personnalités membres du Front Commun pour le Congo (FCC) ont annoncé leur adhésion à l’Union Sacrée. Au-delà de la nomination d’un Informateur, le Chef de l’Etat devra constituer un gouvernement prêt à accompagner sa vision. 


Pour Annie Bambe, cette situation était prévisible. Car, poursuit-elle, « en 2019, nous avions déploré le fait que le président Tshisekedi ait nommé un premier ministre sans avoir, au préalable, identifié formellement une majorité parlementaire. Et voilà qu’aujourd’hui, nous revenons à la case départ. Je pense que le président va enfin pouvoir y arriver et constituer une majorité qui va lui permettre de bien gouverner. »


Pour besoin d’expérience, Annie Bambe reconnait que le Chef de l’Etat devra composer avec certaines figures politiques habituelles. « Sur le plan social, culturel, politique, il faudra que chaque personne ait un background, un ensemble de connaissance et d’expérience dans un domaine précis. Cela n’exclut pas l’idée d’associer ceux qui ont travaillé dans les gouvernements antérieurs. »  Elle suggère en même temps que « 40% de postes dans les institutions publiques soit réservé à la jeunesse. Des jeunes qui ont milité pour le changement, qui ont le sens de la gouvernance » 


Quelle place pour la femme ?


Dans son discours post-consultations, Félix Tshisekedi avait mentionné que les contributions apportées par ceux qui ont pris part aux consultations devraient conduire à de profondes réformes. « L’implication, la responsabilité des femmes dans ce combat vaut son pesant d'or », disait-il. 

« L’article 14 consacre déjà la parité dans les institutions publiques. Cependant, le Chef de l’Etat devrait concrétiser, matérialiser ses paroles en nous proposant un gouvernement à 50% composé de femmes », conclut Annie Bambe.

Prisca Lokale