RDC : les églises de réveil jugent “opportunes” les consultations annoncées par Tshisekedi et se disent “disponibles” à apporter des “idées claires”

Pasteur Dodo Kamba. Ph. droits tiers

Le pasteur Dodo Kamba, représentant des églises de réveil du congo (ERC) a annoncé que la structure qu'il dirige a accueilli avec joie le message à la nation du président Félix Tshisekedi. Il déclare que cette association est disponible pour être consultée et apportera ses idées pour la bonne marche du pays.

"Les pasteurs des églises de réveil du Congo et moi-même, estimons opportun le discours du Chef de l'État et nous sommes disponibles pour la consultation qui avait été lancée car nous avons des idées claires à apporter aux sujets du développement, du bien être, du social, de la paix et de l'unité de cette nation",  a déclaré le pasteur Dodo Kamba, dans un message vidéo.

L'Eglise du Christ au Congo (ECC) pour sa part, a promis de présenter très bientôt, dans un mémorandum à Félix Tshisekedi, ses propositions, “fruit d'une analyse de fond des problèmes récurrents de la société congolaise pour la refondation de l'action publique en RDC que le peuple appelle de tous ses vœux”.

L’ECC a, dans un communiqué,  réaffirmé une fois de plus sa disponibilité à accompagner "la RDC vers tout processus qui préserve l’unité, la cohésion et l’intégrité territoriale, ainsi que le bien-être du peuple congolais", tout en notant que l'initiative de Félix Tshisekedi est empreinte "à la fois de conciliation, bravoure et détermination allant dans le sens de la création d’un nouveau paradigme de gestion du pays et dont le sort ne serait plus le seul apanage d’une infime minorité au détriment de la majorité des compatriotes comme cela a toujours été le cas".

La CENCO a, quant à elle, félicité le Chef de l'État mais aussi insisté que "ces démarches ne doivent pas avoir comme objectif le partage du pouvoir".

Dans un communiqué le 26 octobre, la Commission d’Intégrité et Médiation Electorales « CIME » a suggéré que cette initiative de Félix Tshisekedi se déroule dans le respect de la constitution de la RDC et des institutions. Elle doit  également se faire dans l'inclusion afin de recueillir les points de vues de toutes les couches sociales, dit la CIME.

Contexte

Dans son message à la nation le vendredi 23 octobre, Félix Tshisekedi annonçait qu’il a décidé d'entamer une série de contacts visant à consulter les acteurs politiques et sociaux pour créer une union sacrée.

Il avait décrit  un contexte exceptionnel, un contexte de fragilité du pays. Il avait rappelé que les résultats des élections ont forcé l’opposition et l’ancien pouvoir à travailler ensemble.  Près de deux ans après, il a constaté les divergences qui plombent les ailes d’espoir notamment dans plusieurs secteurs: la paix, la sécurité, la CENI, la gestion du portefeuille d’Etat, la territoriale, etc.

Félix Tshisekedi a conditionné tout partenariat politique au respect de son engagement d'instaurer l'Etat de droit. Il avait apporté une fois de plus son soutien aux trois nouveaux juges constitutionnels. Selon lui, leur prestation de serment a conforté l’Etat de droit.

La crise n’était si remarquable entre FCC-CACH. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase est l’ordonnance présidentielle du 17 juillet nommant trois juges constitutionnels. Ces derniers ont prêté serment mercredi dernier au cours d’une cérémonie à l’Assemblée nationale en l’absence des présidents de deux chambres du parlement, du premier ministre ainsi que des députés et sénateurs FCC. 

Le FCC a annoncé qu’il ne reconnaît pas ces juges et ne se sentira lié par aucun acte qu’ils poseront. Les pro Kabila ont multiplié ces derniers jours des réunions pour afficher leur unité en faisant bloc contre ces ordonnances.  Du côté de Félix Tshisekedi, des voix se lèvent pour demander la démission du premier ministre. D’autres vont plus loin et ne jurent que par la dissolution de la chambre basse du parlement. Du côté de communauté diplomatique en poste à Kinshasa, le ton est à l’apaisement. Félix Tshisekedi et Sylvestre Ilunga Ilunkamba ont chacun reçu de son côté des ambassadeurs qui pour la plupart ont appelé au calme et à un consensus.

Fonseca MANSIANGA