Absents pour la plupart à l'audience du jeudi 22/10/2020 occasionnant le renvoi du procès et la décision de la cour militaire de faire assister les prévenus par les défenseurs judiciaires militaires, les avocats du barreau du Kasaï Central consultés ou commis dans le cadre de ce procès, se sont réunis ce samedi 24/10/2020 à Kananga à la maison du barreau autour du bâtonnier Dominique Kambala Nkongolo.
L'objectif de cette rencontre était de donner suite à la position de la cour militaire en rapport avec l'assistance judiciaire des prévenus.
À l'issue de cette réunion, il ressort de la communication du bâtonnier Kambala que des informations recueillies du premier president de la cour militaire et des avocats que le jour de la reprise du procès, le jeudi 22/10/2020, bien avant l'audience, les juges militaires avaient eu une séance de travail avec les avocats. Au cours de cette réunion, les avocats ont signifié au président de la composition la décision prise par le barreau de ne pas poursuivre avec les audiences si la question concernant leurs indemnités prévues au titre d'aide légale n'a pas trouvé solution, car depuis le début de cette affaire, les avocats n'ont perçu chacun que la somme à hauteur de 120$ au mois d'avril 2020, soit au total 1800$ prévus au budget du Projet PAJUUR au titre de transport pour l'assistance des prévenus poursuivis des crimes graves.
En réaction, ajoute la communication du bâtonnier, "le président de la composition portera à la connaissance des avocats que le PNUD et le BCNUDH avaient déjà trouvé solution au problème des honoraires des avocats à travers le barreau"
Comme on peut le constater, la révélation du président de la composition de la cour militaire a fait peser des suspicions sur les responsables du barreau.
C'est ainsi que le conseil de l'ordre réunit ce samedi a , après axamen de la situation, décidé d'obtenir du président de la composition la clarification sur cette information troublante, avant d'autoriser les avocats à reprendre leur assistance en faveur des prévenus.
"A défaut, la cour poursuivra le procès avec les prévenus assistés des dèfenseurs militaires, et l'on jugera du principe de l'égalitè des armes dans un procès où le ministrère public est revêtu du grade de général, alors que les conseils de la défense ont le rang d'officiers subalternes" conclut le communiqué qui porte la signature du bâtonnier Dominique Kambala.
Pour rappel, le procès sur le meurtre des experts de l'ONU Zaïda Catalan et Michael Sharp suspendu depuis le 17/3/2020 officiellement à cause du coronavirus soit six mois, a repris le 20/10/2020. À l'audience du jeudi 22/10/2020 au cours de laquelle le chef milicien Trésor Mputu devait comparaître comme renseignant sur l'origine des mèches des cheveux vraisemblablement de Zaida Catalan découverts dans les objets de Vincent Manga lors de son arrestation, n'a pas eu lieu à cause de l'absence de la majorité d'avocats. En réaction et à la demande du ministère public et des prévenus, la cour militaire a décidé de commettre d'office les défenseurs judiciaires militaires pour assister les prévenus.
Sosthène Kambidi