RDC : le RRSSJ demande au gouvernement d’entamer une réforme profonde des services de renseignements

ACTUALITE.CD

La situation sécuritaire du pays s’est dégradée davantage dans certaines régions du pays ces derniers mois. A ce sujet, les délégués du Réseau pour la Réforme du Secteur de Sécurité et de Justice [RRSSJ], représentant  toutes les Zones géographiques de la RDC, réunis dans la salle de conférences de la Paroisse Sacré-Cœur  de Kinshasa, du 14 au 17 Octobre 2020, dans le cadre de l'atelier national de partage d’expériences, de planification des activités de dialogue et de diagnostic de sécurité et de justice, ont fait des propositions. Ils constatent qu’en plus de la pandémie à Coronavirus, de la fièvre EBOLA à l’Equateur, la population fait face à l’insécurité de plus en plus grandissante sur toute l’étendue du territoire national à quelques nuances près.

Les membres du RRSSJ attirent l’attention des autorités politico-administratives congolaises,  de la communauté nationale et internationale sur le recours à la justice populaire dans certaines parties du pays, si des mesures urgentes ne sont pas prises à temps, afin de ramener la paix et la sécurité de personnes et de leurs biens.

Particulièrement, ils demandent au gouvernement d’entamer une réforme profonde des services de renseignements dont l’ANR et la DGM.

António Guterres, dans son dernier rapport trimestriel était revenu sur cette question.

« Il demeure essentiel, en outre, d’œuvrer sans relâche à la mise en place de réformes, afin que les forces de sécurité de la République démocratique du Congo puissent s’acquitter plus efficacement de leurs responsabilités, dans le respect des obligations relatives aux droits humains. Si l’on veut que ces réformes servent les intérêts de la société dans son entier, elles doivent reposer sur une vision nationale d’ensemble », avait-il dit.

Et d’ajouter :

« L’Organisation des Nations Unies, qui coopère avec les partenaires régionaux et internationaux, est disposée à aider le Gouvernement à atteindre son objectif dans ce domaine, qui est d’une importance cruciale pour la paix et la stabilité futures du pays. »

Les membres du RRSSJ ont fait plusieurs autres recommandations:

A. Au Président de la République :

  1. D’ordonner à l’Etat-major Général des FARDC et au Commissariat Général de la Police Nationale Congolaise, le renforcement de la présence militaire et policière sur l’étendue du territoire national, spécifiquement dans les zones les plus touchées par l’insécurité ;
  2. D’impulser le programme de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants des groupes armés ;
  3. De promouvoir les engagements nationaux de la RDC dans l’Accord-cadre d’Addis-Abeba, avec un accent particulier sur la réforme du secteur de sécurité et la consolidation de l’autorité de l’Etat.

B. Au Parlement

  1. D’allouer un budget conséquent au fonctionnement des structures de l’Armée et de la Police Nationale ;
  2. De prioriser l’adoption des lois et textes réglementaires relatifs à la réforme du secteur de sécurité et de justice, notamment la loi de programmation militaire ;
  3. De promouvoir le contrôle parlementaire du secteur de sécurité et de défense.

C. Au Gouvernement de la République :

  1. D’entamer une réforme profonde des services de renseignements [ANR, DGM, …] ;
  2. De procéder à la répartition équilibrée des juges et magistrats dans les juridictions ;
  3. D’évaluer et redynamiser les mécanismes nationaux et régionaux de réinsertion des ex-combattants.

E. Aux Organisations de la Société Civile

  1. D’exiger la tenue des élections locales, municipales et communales, par lesquelles la démocratie à la base aura un sens tandis que la mise en œuvre de la doctrine de Police de Proximité sera portée par des autorités se sentant réellement redevables vis-à-vis des populations ;
  2. De s’impliquer et accompagner le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants des groupes armés ;
  3. De promouvoir un débat public sur les questions de sécurité et justice.