RDC: malgré la réduction considérable du nombre de bus Transco, l’Etat continue à fournir du carburant pour plus de 400 bus comme auparavant, l’ODEP exige des poursuites judiciaires

ACTUALITE.CD

L’Observatoire de la dépense publique (ODEP) a présenté ce vendredi les résultats de l’évaluation de la gestion de la société Transport au Congo (Transco) six ans après sa création. Cette étude s’est penchée sur la gestion des recettes, des subventions de l’Etat en carburant ou encore la rémunération des agents et bien d’autres aspects.

L’ODEP relève qu’on est bien loin de l’époque où Transco exploitait 29 lignes sur le réseau urbain ordinaire de Kinshasa. « Aujourd’hui, moins de 100 bus sont en exploitation, sur les 500 bus acquis et les lignes ont sensiblement diminué se réduisant à une dizaine », dit l’ONG.

Elle note que la subvention mensuelle du gouvernement pour l’achat du carburant s’élève à 22 100 USD par jour pour l’ensemble des véhicules. Toujours selon les données fournies par ODEP, Transco bénéficie de 80 000 Litres de carburant et de lubrifiants chaque mois depuis sa création, soit 960 000 litres par an. 

« Malgré la réduction du nombre des bus, l’Etat continue à donner le carburant pour plus de 400 bus comme auparavant. Pour 2013 par exemple, le montant alloué mensuellement par le gouvernement à Cobil était de 900 000 USD alors que la 1 consommation de Transco n’était que de 300 000 USD », constate t-elle.

Les recettes réalisées par Transco pose aussi problème. La société déclare mobiliser 89% de ses recettes à Kinshasa, soit une moyenne annuelle de 15 millions USD par an; 1,7 millions USD pour le réseau interurbain, c’est-à-dire Kinshasa et les provinces. En se référant à ces chiffres, ODEP note une utilisation non rationnelle de carburant, « qui n’a aucun impact sur l’accroissement des recettes mensuel de 1, 250 millions USD de 500 bus. Ce qui représente une réalisation de 2 500 USD par bus et par mois, soit 96 USD par jour ». Certains agents, cités par l’ODEP, ont déclaré versé entre 200.000 FC et 250.000 FC (123 USD), soit 3 198 USD par mois. « Ce qui représente une moyenne annuelle de 24 millions USD pour 400 bus mis en circulation. Ce qui démontre que les chiffres déclarés par Transco ne sont ni crédibles, ni réalistes », ajoute ODEP.

L’ONG cite de nombreux autres dysfonctionnements et demande à Félix Tshisekedi de procéder à la nomination de nouveaux mandataires et d’instruire une nouvelle mise en place au sein de la société avant l’acquisition des 450 nouveaux bus annoncés par le Ministère des transports et voie de communication. 

L’ODEP suggère aussi au gouvernement d’ordonner des poursuites judiciaires contre le Directeur général en suspension, son adjoint (actuellement intérimaire) et leurs collaborateurs, notamment le Directeur financier et le trésorier pour fraude, pour « détournement des deniers publics, blanchiment des capitaux et mauvaise gestion. D’instituer un système de paiement électronique des tickets des passagers pour éviter la fraude lors du dépôt manuel des recettes à la banque ».