Nord-Kivu : deux décès et plus de 50 malnutris parmi les détenus de la prison de Butembo

La prison de Butembo communément appelée Kakwangura/Ph. ACTUALITE.CD

Deux détenus ont trouvé la mort suite à la famine et plus de 50 autres souffrent de la malnutrition à la prison centrale de Butembo (Nord-Kivu), communément appelée Kakwangura. C’est ce que rapporte à ACTUALITE.CD, la société civile de Butembo. Son rapporteur, Van Germain Katsiwa appelle l’Etat congolais à agir avant que le pire n’arrive, en ravitaillant la prison en denrées alimentaires. 

« Après qu’un premier décès a été enregistré, l’une de nos structures membres s’est déployée à la prison pour s’enquérir de la situation. Le contenu de son rapport nous inquiète : les prisonniers commencent à mourir faute de nourriture, et la prison compte à ce jour plus de 50 malnutris qui nécessitent une assistance. Nous appelons le maire de Butembo à tourner son attention vers cette maison carcérale avant que le pire n’arrive. Il faut garantir l’alimentation aux prisonniers. C’est un droit. La prison n’est pas un mouroir », exhorte Van Germain Katsiwa.

L’information est confirmée à ACTUALITE.CD par le Chef de bureau urbain de l’Etat civil et de la population. M. Nzuva Kihanda Jean Bosco indique que son bureau vient d’enregistrer, en une semaine deux décès à la prison de Kakwangura, « des détenus morts dans la prison suite à des complications liées à la malnutrition ».

La société civile recommande également à la justice d’examiner les dossiers d’autres détenus pour leur éventuelle libération afin d’éviter toute éventualité en cette période de la pandémie de coronavirus.

« En appelant la mairie à se pencher à cette question, nous profitons aussi d’appeler les autorités judiciaires de voire dans quelle mesure elles peuvent accélérer certains dossiers pour que la prison soit désengorgée, au lieu que nous soyons surpris par des événements en cette période pandémique », plaide-t-il.

Construite avec une capacité d’accueil de 120 détenus, la prison de Butembo compte actuellement plus de 600 prisonniers. En plus de la promiscuité, ces pensionnaires vivent essentiellement de l’assistance de bonne volonté, faute d’une prise en charge par l’Etat congolais.

Claude Sengenya, à Butembo