RDC: le BCNUDH note une baisse du nombre de violations des droits de l’homme attribuable aux agents de l’Etat, au Sud-Kivu particulièrement

Police Nationale Congolaise/Ph. ACTUALITE.CD

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a documenté durant le mois de mai 2020,  701 violations des droits de l’homme sur tout le territoire de la République démocratique du Congo. Ce qui constitue  une diminution de près de 9% par rapport au mois d’avril (768 violations). Cette diminution reflète une baisse significative (-29%) du nombre de violations des droits de l’homme attribuable aux agents de l’Etat, particulièrement dans la province du Sud-Kivu, note le BCNUDH.

Ce service spécialisé de l’ONU explique cette baisse dans cette partie du pays peut s’expliquer notamment par le changement à la tête du secteur opérationnel Sukula 2 Sud-Kivu ainsi qu’à celles des grandes unités des FARDC engagées dans des opérations dans les territoires d’Uvira et de Fizi et leurs périphéries ; la tenue des réunions des comités de suivi des violations des droits de l’homme FARDC et PNC, suivie d’engagements à faire respecter les droits de l’homme pris par les commandants d’unités. Il note aussi l’intensification des activités de monitoring et de plaidoyer du Bureau en réponse à l’augmentation du nombre de violations attribuables à des militaires des FARDC et à des agents de la PNC en mars et avril 2020. Le BCNUDH émet une autre hypothèse: les restrictions de mouvements dans le cadre de la prévention de la Covid-19, qui pourraient avoir limité les contacts directs de la population avec les forces de sécurité.

Sur l’ensemble du territoire, les agents de l’Etat sont responsables de 268 violations, soit 38% des violations documentées en mai 2020. Ce nombre représente une diminution de 29% par rapport aux 377 violations enregistrées au mois d’avril 2020. Les agents de la Police nationale congolaise (PNC) et les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) réunis ont commis 32% du total des violations documentées. Les agents de l’Etat sont notamment les auteurs des exécutions extrajudiciaires d’au moins 44 personnes, dont neuf femmes et cinq enfants.

Ce rapport a été élaboré sur la base d’informations que le BCNUDH a recueillies et ne reprend que les violations des droits de l’homme enregistrées et vérifiées par ce dernier. Les informations contenues dans cette note sont partagées avec les autorités de la République démocratique du Congo aux niveaux provincial et national pour leur action.