RDC: augmentation des violences sexuelles liées aux conflits, miliciens de Djugu, les Raïa Mutomboki et certains militaires pointés du doigt par l’ONU

Militaire FARDC/Ph. ACTUALITE.CD

Les cas des violences sexuelles liées au conflit, documentés en mai 2020 correspondent à 79 victimes adultes, soit une augmentation par rapport au mois précédent (53 victimes). Ceci reflète une forte augmentation du nombre de cas documentés dans la province de l’Ituri, du Nord-Kivu en mai par rapport à avril, documente le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) dans son rapport mensuel.

 

Selon ce document, les combattants des groupes armés restent les principaux auteurs de violences sexuelles (63 victimes adultes, un chiffre supérieur aux 47 victimes en avril 2020). La majorité des cas est attribuable à des assaillants armés de Djugu (32 victimes) et des Raïa Mutomboki (14 victimes). Les agents de l’Etat sont quant à eux responsables de violences sexuelles contre 16 victimes adultes, soit plus du double des victimes en comparaison avec le mois précédent (six victimes), dont la majorité est attribuable à des militaires des FARDC (14 victimes).

 

Le BCNUDH précise que la grande majorité de ces femmes a été victime de violences sexuelles dans la province de l’Ituri (37 victimes), toutes dans le territoire de Kabambare et toutes par des miliciens Twa, suivi du Sud-Kivu (15 victimes), du Nord-Kivu (11 victimes), du Kasaï Central (cinq victimes) et du Maniema (une victime). Les femmes violées ont principalement été attaquées lors d’incursions ou alors qu’elles travaillaient ou se rendaient dans leurs champs. 

 

A titre d’exemple, note le BCNUDH, le 17 juin 2019 à Blukwa, territoire de Djugu, province de l’Ituri, 18 femmes ont été menacées de mort, battues et ont été victimes de viol collectif par 60 assaillants armés lors d’une incursion dans leurs champs. Les victimes s'étaient cachées dans la brousse lorsque les auteurs sont arrivés dans leurs fermes. Alors qu'elles tentaient de quitter leurs cachettes pour retourner au village, elles ont été interceptées, battues et violées par les assaillants. Les victimes ont été libérées le même jour la nuit. L’affaire a été soumise à l’auditorat militaire pour enquête. 

 

Le Bureau conjoint des Nations Unies aux droits de l’homme (BCNUDH) est composé de la Division des droits de l’homme de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et du Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) en République démocratique du Congo.