RDC: le diocèse catholique de Butembo-Beni ouvre les portes de l'Eglise aux fidèles après plus de trois mois de suspension de messe (reportage)

Mgr Melchisédech Sikuli lors de la célébration eucharistique le 28 juin 2020 à la cathédrale de Butembo/Ph Claude Sengenya ACTUALITE CD

Après plus de trois mois de suspension, les portes des églises sont de nouveau ouvertes aux fidèles dans les paroisses et secteurs du  diocèse catholique de Butembo–Beni (Nord-Kivu). Dimanche 29 juin dernier, les fidèles ont pris part aux célébrations eucharistiques. Ainsi en a décidé l’évêque de Butembo-Beni, Mgr Melchisédech Sikuli au terme d’une réunion organisée à l’intention des curés doyens du diocèse. Mais l'observance des mesures barrières contre le coronavirus  reste en pratique.

En ce treizième dimanche du temps ordinaire, les portes des églises ont de nouveau été ouvertes aux fidèles dans les paroisses et secteurs du  diocèse catholique de Butembo –Beni. C’est le cas à la paroisse cœur Immaculé de Marie de Kitatumba, située en ville de Butembo. Ici, l’ambiance dominicale est inhabituelle. Une seule petite porte est ouverte pour l’entrée des fidèles. Des mesures barrières contre la Covid -19 ont été mises en avant-garde. Avant d’accéder au temple tout le monde doit se laver les mains. À l’intérieur 20 places seulement sont réservés aux chrétiens. Et un banc ne doit accueillir que trois personnes. Pas de chorale, un servant et un lecteur au côté d’un prêtre. A la longueur de la journée, une série de plusieurs messes de chacune, une trentaine de minutes se succèdent. Déjà à 8 heures 30, c’est la troisième messe pour un troisième groupe de chrétiens.  Dans son homélie abrégée à environ 5 minutes, le père Kasereka Nguliryo Justin a demandé aux chrétiens de cultiver l’amour et l’hospitalité dans leur vie.

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Les fidèles à la messe.

Plus loin de là, à la paroisse universitaire Saint Cyrille d’Alexandrie de l’Université catholique de Graben (UCG), dix messes ont été organisées en cette première journée d’expérience à raison d’une série de trois dans trois enceintes différentes. Comme à Kitatumba, le lavage des mains avant d’accéder aux lieux de culte et la distanciation physique en l’église sont de stricte observance. Messe à 20 personnes, une réponse aux attentes des fidèles.

C’est depuis le 23 juin 2020 que l’évêque du diocèse catholique de Butembo-Beni a décidé d’associer les fidèles aux célébrations eucharistiques. C’était au terme d’une réunion avec les curés doyens du diocèse de Butembo-Beni, réunion durant laquelle ils ont examiné «la possibilité de prendre des dispositions pastorales pratiques pour sauvegarder l’esprit de communion  ecclésiale» malgré la crise sanitaire que traversent le pays et le monde. 

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Le nombre limité des fidèles

Dans un communiqué, Mgr Sikuli Paluku Melchisédech justifie la réouverture des portes de l’Eglise aux fidèles comme une réponse aux «attentes réelles et justifiées de nos fidèles sur la célébration des sacrements». Mgr Paluku Sikuli Melchisédech insiste, cependant, sur le respect de mesures barrières contre le coronavirus. Raison pour laquelle, seules 20 personnes sont admises en une messe.

« Que les prêtres célèbrent avec pas plus de 20 personnes dans les églises paroissiales et des secteurs dans le strict respect des mesures barrières. Qu’ils examinent la possibilité de multiplier les célébrations des messes à une durée plus ou moins raisonnable (45 minutes). Ils n’oublient pas de prendre soin des malades dans la mesure du possible (…) Pour toutes les paroisses du diocèse, mais surtout pour les paroisses frontalières, un termoflash est indispensable à l’entrée de l’église pour le prélèvement de la température», indique Mgr Paluku Sikuli Melchisédech. 

L’Abbé Vincent Lughutu, curé de la paroisse universitaire Saint Cyrille d’Alexandrie de l’Université catholique de Graben (UCG) salue la discipline et l’ordre qui ont caractérisé les célébrations de dimanche.

« Célébrer avec 20 personnes n’est pas une chose impossible. Il suffit que chacun y mette sa part. Au début on avait l’impression  que tout le monde venait à la fois vers la chapelle principale. Mais les membres du Conseil Paroissial ont orienté tout un chacun dans d’autres lieux choisis pour le culte», se félicite l’Abbé Vincent Lughutu.

Des fidèles se félicitent également d’avoir retrouvé leurs églises. 

« Suivre une messe à la radio, c’était comme une rupture de communion. Mais en face de notre prêtre, on est plus conscient qu’on prie Dieu», se félicite Kambale qui a rejoint son église de Kitatumba dès 6 heures pour être parmi les 20 premières personnes à bénéficier de cette grâce.  

Entretemps, l’ordinaire du lieu précis que les sacrements de baptême, la première communion, la confirmation et éventuellement le mariage seront accordés au moment opportun dans la mesure du possible selon l’évolution sanitaire de la situation.

Le pasteur de Butembo-Beni encourage les fidèles à approfondir le sens et le bénéfice de la communion spirituelle, à intensifier la prière en famille, à pratiquer la visite au Saint Sacrement ou l’adoration du Saint Sacrement. Quant aux prêtres, ils sont exhortés à sensibiliser constamment des fidèles sur les principes pastoraux fondamentaux et au respect des mesures barrières contre la pandémie de coronavirus.

Le communiqué souligne que les activités liturgiques se dérouleront sous ces directives en attendant la date que fixera le gouvernement pour reprendre les célébrations liturgiques publiques.

Claude Sengenya, à Butembo