De plus en plus de méthodes sont mises en place à Kinshasa, en vue d'intensifier la lutte contre le coronavirus. Parmi les acteurs de sensibilisation, l’artiste Prisca Tankwey a été désignée pour superviser un projet de peinture sur les façades de l’académie des Beaux-arts.
“Il est vrai que la pandémie a affecté le monde entier mais, je suis rentrée dans un contexte africain. J’ai pris différentes statuettes provenant de diverses régions d’Afrique, que j'ai représenté en train d'exécuter des gestes barrières. Notamment, la distanciation sociale, le lavage des mains et le port des masques. A travers ces représentations, je voudrais faire savoir que si une statue est capable de respecter ces mesures barrières, à combien plus forte raison l'être humain,” explique l’artiste. Ceci étant dit, elle n’a pas hésité à aller puiser dans l’art africain en utilisant essentiellement des statues pour véhiculer son message de sensibilisation. “Nous sommes entrain de faire différentes illustrations concernant le coronavirus. L'idée, c'est de sensibiliser la population à travers nos réalisations, étant donné que l'art accompagne le quotidien d'une société. Chacun d'entre nous a produit un modèle et il doit être en mesure de le présenter.”
Après son diplôme en humanités artistiques de l’Institut des Beaux-arts, Prisca Tankwey a évolué au sein du département de peinture. Une distinction en graduat et une autre en deuxième licence, feront qu’elle soit retenue en tant qu’assistante et qu'elle pilote désormais des projets artistiques.“C'est un peu bizarre, un peu de pression aussi parce qu’il n’est pas très facile de diriger un groupe d’hommes. Je trouve en même temps que c’est chouette d'être Chef d’un tel projet. Quand on vient à l'Académie, on s'oublie un peu, on ne se voit pas être femme ou homme. On est juste un être humain.”
En dehors de la peinture, la jeune femme a aussi de l'intérêt pour d'autres milieux artistiques “Je suis dans le domaine de l'art depuis très longtemps, ça va faire une dizaine d'années. Je suis une artiste visuelle, et je m'exécute également sur d'autres médiums tels que la sculpture, les installations et la performance.”
Parmi ses ambitions, la jeune femme voudrait apporter sa touche artistique dans l’un des prochains gouvernements de la RDC. “Mon plus grand rêve, c'est de pouvoir impacter la société, de faire connaître mon travail partout dans le monde. Mais, j'ai aussi comme ambition de travailler au sein du gouvernement congolais, pour pouvoir créer une politique artistique qui n'existe pas jusque-là.”
Lire également: RDC : c’est en milieu urbain comme Kinshasa (63%) que les Congolais prennent au sérieux la gravité de coronavirus (Sondage)
Commencé en début Juin, ce projet va être officiellement exposé dans les prochains jours. Le reste des projets sur lesquels Prisca Tankwey a travaillé et dirigé sont également publiés sur sa page Facebook.
Prisca Lokale