RDC : un professeur appelle à capitaliser l’expertise du Nord-Kivu sur Ebola pour une réponse appropriée contre le coronavirus à Kinshasa

Ebola

Le Professeur Muhindo Mughanda, Président du Réseau des associations des professeurs d’universités du Nord-Kivu (RAPUNK), appelle le gouvernement congolais à capitaliser l’expertise du  Nord-Kivu dans la lutte contre Ebola pour la riposte contre la pandémie du coronavirus. 

Dans un entretien avec ACTUALITE.CD ce vendredi 27 mars à Butembo (Nord-Kivu), cet enseignant prévient les autorités que le recyclage de nouvelles équipes de riposte contre coronavirus en cette période d’extrême urgence est un tâtonnement et une perte de temps qui risque d’exposer des vies humaines dans la capitale. 

Il les appelle à recourir à l’expertise de certaines équipes qui viennent de vaincre la dixième épidémie d’Ebola au Nord-Kivu afin de sauver le pays.

« Le mal est déjà là. Coronavirus est déjà là. Je propose au ministre de la santé et à l’ensemble du gouvernement, de ne pas perdre du temps à former d’autres équipes de la riposte à Kinshasa. Que les autorités ne perdent pas le temps, en tentant d’inventer la roue. Dans l’Est de la République Démocratique du Congo, à Beni, à Butembo et à Goma, il y a des équipes qui ont fait face à Ebola. Plutôt que de perdre le temps en formant d’autres à Kinshasa, on peut recourir à leur expertise et expérience, parce qu’ils savent comment on fait face à une épidémie ou pandémie, et qui peuvent tranquillement être déployés sur Kinshasa, parce qu’ils ont déjà l’expérience contre Ebola », a recommandé Muhindo Mughanda.  

Et de renchérir : « C’est inutile de ne pas recourir à leur expérience, tout simplement parce qu’ils viennent de l’intérieur, et que ce retard risque de produire des nouveaux morts. Si Ebola a tué autant des gens au Nord-Kivu, c’est parce qu’on a tâtonné au début de l’épidémie. Si on perd le temps dans des nouveaux tâtonnements, en se mettant à former des gens à Kinshasa, dans ce contexte d’urgence, il y aura des morts supplémentaires dont on n’a pas besoin pour l’instant, si on n’aime cette république ». 

Claude Sengenya