Un forum a été organisé par l’association congolaise des personnes avec maladies des reins(ACPAMAR) ce 12 mars à Kinshasa dans le but de réfléchir aux efforts qui doivent être consentis pour lutter contre ce fléau.
Selon le professeur Ernest Sumaili, l’un des membres de la société congolaise de néphrologie qui accompagne l’ACPAMAR, environ 850 millions de personnes souffrent des maladies des reins dans le monde. En RDC, les résultats des études révèlent qu’en 2006, 11% des personnes souffrent des maladies rénales.”
A Kinshasa, près de 160.000 candidats suivent des séances de dialyse. L’Organisation Mondiale de la Santé prévoit une augmentation à prévalence de 17 % d’ici 2030,” confirme Ernest Sumaili.
L’OMS précise que des personnes atteintes d’une néphropathie (maladies de reins) en phase terminale doivent être dialysées en continu ou subir une transplantation rénale pour survivre. Les membres de cette l’Association ACPAMAR ont fait savoir leurs difficultés à se procurer des médicaments en provenance de l’Inde ainsi que le manque de moyen pour payer les nombreuses séances de dialyse.
Pour ce faire, une délégation de la Société congolaise de néphrologie a rencontré le président du Sénat (Tambwe Muamba) ce 12 Mars, pour lui faire part de la situation des maladies des reins en RDC. “Nous avons plaidé pour l’adoption d’une loi sur la transplantation rénale en RDC. A l'ouverture de la session parlementaire prochaine, cette question sera soumise à l'Assemblée nationale” précise Nazaire Nseka, président de la SOCONEPH.
Réouverture du centre de dialyse de Kinshasa
Confronté aux problèmes de fonctionnement, le centre de dialyse de Kinshasa où les séances sont offertes à coûts réduits a dû fermer ses portes depuis près d’un an. Cependant, Nazaire Nseka, directeur du centre a annoncé à ACTUALITE.CD, sa prochaine réouverture.
“Il sera remis à l’usage du public dans quelques semaines.” confiet-il. Parmi les causes à la base de sa fermeture, il évoque notamment “un problème d’approvisionnement des consommables techniques (Filtres, lignes, acides, bicarbonates). Nous allons avoir un partenaire qui va nous les fournir et les séances seront fixées aux mêmes prix qu’avant (plus ou moins 50$)” a affirmé le directeur. Pour lui, il faudrait aussi insister sur “la sensibilisation, la détection précoce, la prévention et la prise en charge” pour réduire le nombre des personnes qui sollicitent des séances de dialyse à Kinshasa où 1 adulte sur 8 souffre de ces maladies.
“J’ai passé dix jours dans le coma”
Gertrude Panzu fait partie de ces adultes souffrant d’une insuffisance rénale. Les pieds tremblant, ayant du mal à se tenir debout, elle explique comment le début de sa maladie. “Je faisais des fortes fièvres à la maison. Ma famille m’a amené à l'hôpital général de Référence de Makala (ex Sanatorium, situé dans la commune de Selembao). J’ai passé 10 jours dans le coma. Tout mon corps était gonflé, de la tête au pied. je ne faisais aucun mouvement.” dit Gertrude, essoufflée à chaque phrase. Et d’ajouter “les responsables du Sana ont demandé mon transfert au camp Lufungula. J’ai commencé des séances de dialyse et maintenant je peux aussi tenir un gobelet. Sans les séances de dialyse, je serai déjà morte. J’ai frôlé la mort.”
“Des reins sains pour tous et partout : De la prévention au dépistage en passant par l'accès équitable aux soins” tel est le thème qui a fait l’objet des discussions au cours de ce deuxième jeudi du mois de Mars décrété journée mondiale du rein.